Le centre de radiothérapie de Constantine se débat dans des problèmes administratifs absurdes. Plus de 10% des 1000 malades atteints de cancer, issus de toute la région Est, sont déjà morts ou sont en train de mourir en silence, surtout depuis février 2012, date de la fermeture totale du service de radiothérapie du CHU Ben Badis de Constantine pour cause de travaux. Ce sont des oncologues qui l'affirment. Il faut savoir que 70% de ces patients nécessitent un traitement combiné : chimio-radiothérapie. Certains, plus nantis que d'autres, se rendent en Tunisie pour effectuer leurs séances de radiothérapie. Mais qu'en est-il du reste ? Ils ont été «dispatchés» — tenez-vous bien — sur les quatre centres de radiothérapie du pays : Alger (CPMC), Blida (deux centres, public et privé), Oran et Ouargla, avec des rendez-vous pour… 2014 et… 2015 (pour Oran) ! Les décideurs au ministère de la Santé savent-ils que la situation au CAC de Constantine n'est toujours pas débloquée en raison du non-rapatriement des sources de cobalt vers la maison mère au Canada, dont dépend l'installation des trois nouvelles machines ? Une seule de ces machines est, nous fait-on savoir, en cours d'installation au service de radiothérapie dont les travaux avanceraient mieux s'il n'y avait pas justement ce problème de sources radioactives. Le Premier ministre avait pourtant donné des directives dans ce sens en octobre 2012. Selon des sources sûres, le dossier de la procédure de renvoi des cobalts se trouve toujours au niveau de la Banque centrale à Alger et le représentant de cet organisme «n'arrive toujours pas à ouvrir la lettre de crédit». Même problème de lettre de crédit pour les nouveaux services de radiothérapie d'Annaba, Sétif et Batna, en plus du manque de personnel spécialisé dans ces centres. En clair, ce n'est pas seulement la guerre qui fait des martyrs, la bureaucratie, chez nous, en fait bien plus. «Voici la vérité toute crue : si les malades ne peuvent pas se débrouiller par leurs propres moyens pour aller en Tunisie ou ailleurs, ils feront des métastases, car la maladie évolue très rapidement», ne cessent d'avertir des médecins. Une source au fait du dossier nous informe, néanmoins, que «quatre ministres se réuniront le 24 du mois en cours au Sénat pour traiter du dossier de cancérologie». Que sortira-t-il de cette réunion tardive par rapport à cette situation qui hypothèque des vies humaines depuis 2002 ? N'omettons pas de rappeler également que les travaux d'extension du CAC de Constantine sont à l'arrêt depuis 3 ans, ce qui représente un obstacle insurmontable pour la pose du matériel nouvellement acquis. Que quelqu'un entende enfin le cri de détresse des malades !