Le PDG de Sonelgaz a demandé aux responsables du secteur d'être présents sur le terrain. Une semaine avant sa mise sous contrôle judiciaire, le PDG du groupe Sonelgaz, Nour-Eddine Bouterfa, avait effectué une visite de travail «soft» dans la wilaya de Tipasa, pour s'enquérir de la situation inquiétante du secteur de l'électricité et du gaz naturel dans cette wilaya. En se rendant à Hadjret Ennous, non pas pour visiter la centrale électrique, mais pour prendre connaissance du niveau d'avancement des projets inscrits, qui a été exposé à la maison de jeunes de la petite commune de Hadjret Ennous. Moult questions ont été abordées par les intervenants, notamment les directeurs généraux relevant du groupe Sonelgaz et leur représentant dans la wilaya de Tipasa, qui n'arrive pas à trouver des arguments convaincants pour justifier le manque de performance de Sonelgaz dans cette région. Le wali de Tipasa, Mostefa Layadi, a affiché sa disponibilité en offrant des assiettes de terrains pour gagner du temps dans la concrétisation des projets. Néanmoins, il n'a pas manqué de mettre l'accent sur les deux principaux problèmes que rencontre sa wilaya, en l'occurrence la qualité de service médiocre qui irrite les citoyens et les commerçants, d'une part, et d'autre part, le déficit en matière de disponibilité d'énergie électrique, qui sont à l'origine des coupures de courant jugées excessives par les abonnés. La Seaal a enregistré 500 heures de coupures. Les résultats sont catastrophiques pour l'alimentation en eau potable, en raison des pannes des équipements électriques. Le directeur de Sonelgaz, de la wilaya de Tipasa, a jugé tolérable une coupure d'électricité de 30 mn à une heure. Le PDG de Sonelgaz lui a répondu sèchement : «30 secondes de coupure de courant c'est beaucoup. Alors pourquoi avons-nous investi autant d'argent si c'est pour rester à ce stade de la qualité de service ?» Le chef de l'exécutif de la wilaya a proposé la création d'un comité de pilotage au niveau de chaque daïra, afin d'intervenir et permettre aux opérateurs de contourner les obstacles dressés devant eux lors de la réalisation des projets relatifs à l'installation d'équipements électriques et de gaz naturel. Les deux filiales de Sonelgaz, l'entreprise GRTG (Gestion réseau, transport, gaz) et la GRTE (Gestion, réseau, transport électrique) se sont montrées peu entreprenantes et «bureaucratiques». Le PDG de Sonelgaz a instruit les responsables de ces 2 filiales, d'être plus présents sur le terrain de réduire les délais de réalisation de leurs projets respectifs et surtout d'engager une réflexion dans leur organisation interne dans les plus brefs délais, mais aussi de se pencher sur la mise en place des réseaux aux normes, grâce à un système de maillage pour garantir une sécurité dans l'approvisionnement en énergie électrique et en gaz naturel. «C'est l'absence de maillage qui développe ces problèmes», précise le PDG de Sonelgaz. «Mais qui vous a empêché de faire ce travail depuis des années ?», demande-t-il aux responsables des entreprises. En consultant la carte, la partie ouest de la wilaya s'est avérée la plus sinistrée, «c'est intolérable», s'est exclamé M. Bouterfa. Le wali de Tipasa rappelle aux responsables de Sonelgaz que de nombreux équipements publics (logements ruraux et urbains, écoles, hôpitaux, centres universitaires, infrastructures portuaires) sont construits dans la wilaya. «Je pense que vos statistiques sont dépassées, indique le wali, il faudra tenir compte de l'alimentation en énergie électrique et en gaz naturel pour ces nouveaux projets.» La wilaya de Tipasa avait bénéficié d'une enveloppe de 240 millions de dinars pour l'alimentation en électricité au profit de 3000 foyers et d'un montant de 5620 millions de dinars pour faire bénéficier 30 000 foyers en gaz naturel. Avec l'esprit rural de GRTG et GRTE, il faut patienter pour voir ces projets se réaliser dans les délais, et ce, pour diverses raisons. La Sonelgaz de Tipasa affirme que sa ligne M.T dispose de 1379 km en réseau aérien et 232 km en souterrain, d'un côté, et la B.T de 1942 km en réseau aérien et 167 km en souterrain. «Pensez-vous que le niveau financier important investi par l'Etat soit au niveau des attentes de la qualité de service offerte par la Sonelgaz ?», avons-nous demandé à M. Bouterfa, à l'issue de sa visite dans la wilaya de Tipasa. «Vous savez, Sonelgaz n'a aucune responsabilité sur l'état actuel de la situation, c'est un groupe qui comprend plusieurs filiales et entreprises. Sonelgaz n'est que le distributeur, il y a d'autres sociétés qui lui fournissent l'énergie électrique et le gaz naturel», a-t-il conclu.