Le problème des fuites d'eau constitue une véritable pierre d'achoppement pour une ville dont le réseau remonte à l'ère coloniale, et dont le salut ne peut venir que du renouvellement des conduites et la modernisation du circuit. Si les fuites d'eau et les perturbations dans l'alimentation en eau potable exacerbent les citoyens et donnent matière à jaser sur la maîtrise de ce secteur vital, les créances de l'Algérienne des eaux (ADE) causées essentiellement par les mauvais payeurs, ont atteint, en 2012, les 270 millions de dinars. Pis encore, des agressions de plusieurs ouvrages par des constructeurs privés, les habitants des bidonvilles, voire des structures publiques, causent des préjudices énormes à l'entreprise. M. Boucheriha, le directeur de l'ADE, a déclaré à ce sujet : «Sur les 220 abonnés ayant fait l'objet de poursuites judiciaires, nous comptons 163 affaires traitées par la justice et dans lesquelles cette dernière a tranché en faveur de l'entreprise, avec, en sus, un gain de 5 millions de dinars. Le reste des affaires litigieuses concerne des constructions dans l'indivision ou celles dont les propriétaires n'ont pas été identifiés.» A noter que sur les 58 880 compteurs que compte l'ADE, 3 100 unités échappent au recouvrement, soit un taux de 6% que l'entreprise compte couvrir avec l'installation de 6 000 nouveaux compteurs. Concernant les fuites d'eau, une véritable pierre d'achoppement pour une ville dont le réseau remonte à l'ère coloniale, le même responsable mise sur le renouvellement des conduites et la modernisation du circuit. «Vu l'avancement des travaux de réhabilitation du réseau qui ont atteint des résultats satisfaisants, je peux d'ores et déjà promettre une réduction considérable avant la fin de l'été 2013, nous en avons les moyens et la volonté», a-t-il affirmé. Par les chiffres elles étaient plus de 5000 fuites entre 2009 et 2010. En 2011, leur nombre a été réduit à 3800. En 2013, la direction table sur une performance meilleure. Des habitants de la cité Djenene Teffeh ont pris attache, avant-hier, avec El Watan pour signaler la rupture depuis cinq jours, de l'alimentation en eau potable. Sans eau depuis 5 jours Le directeur de l'ADE qui avait eu vent de cette situation, précise : «Ceci n'est pas dû à une rupture de l'alimentation ou une quelconque défaillance dans notre réseau (…) il s'agit d'une interférence de la part des services de la direction de l'urbanisme et de la construction (DUC) qui y ont lancé des travaux de VRD tout en mettant en panne le réseau (…) nous en avons informé les responsables compétents.» Il a indiqué, toutefois, que le secteur va vers une situation meilleure s'agissant de l'AEP, notamment avec le renforcement de la conduite d'adduction Aïn Dalia-Souk-Ahras, qui s'étend sur 7 km. Il est de même pour la couverture des grandes agglomérations qui connaissent une forte pression. A Sedrata, deuxième ville de la wilaya, c'est une couverture de 38 km, à M'daourouch, le réseau couvre 32 km alors que le chef-lieu bénéficiera d'une couverture de 92 km. Dans le cadre du programme sectoriel, l'on compte deux projets d'envergure, il s'agit d'une réhabilitation du réseau de distribution des quartiers populeux de Mezghiche, Ghellouci et Laâlaouia et celui des agglomérations qui s'étendent de l'usine des peintures (UPSA) à la cité Baoulou. Ce dernier a déjà atteint un taux de réalisation de 80%. Autant d'autres projets d'envergure ont été lancés ou sont en voie d'achèvement, selon le directeur de l'ADE qui a déclaré officiellement que l'ADE va cet été vers une alimentation sans grandes ruptures. «Notre objectif à moyen terme est d'assurer une alimentation quotidienne en eau potable», a-t-il rassuré.