Non, il ne s'agit là pas de la nouvelle composante du gouvernement, mais du contenu de la chanson Chouf, tirée du dernier album du rappeur Lotfi DK : Katastrophe (Chapitre 1). Aux cotés de son ami, DJ Waheb, géologue de formation, Lotfi a fait exploser l'applaudimètre, samedi, lors de la soirée de clôture de la 6e édition du Festival du raï de Sidi Bel Abbès, avec Chouf et bien d'autres succès du rappeur annabi. Provocateur à souhait, habile et talentueux sur scène, Lotfi a tiré sur tout ce qui bouge — musicalement parlant —, n'épargnant surtout pas, comme à son habitude, les nouveaux riches, les haut gradés de l'armée, les députés et fonctionnaires corrompus, et ce, au grand bonheur d'un public jeune qui n'en demandait pas plus que ça. Il ne manquait, en fait que Bouteflika, que Lotfi n'a jamais «réussi» à intégrer dans aucun de ses albums, lui qui, pourtant, se présente comme un chanteur «anticonformiste» et «subversif». Katastrophe 2013, conçu en deux albums, comprend dans le premier 18 chansons dont : Har hlikoum, Darrou rayhoum Kima nta, Jib Elmouss. Anouar en vedette Sous les acclamations du public, qui scandait sans relâche «Bled Mickey», chanson des plus corrosives de l'album Kobay, Lotfi développera, au fur et à mesure, son show avec roule, ya l'kafi et ya lbeher, des refrains repris en chœur par le public du stade ex-Paul André. Dégageant une étonnante énergie sur scène, il n'a pas beaucoup de mal à «fixer» son public à travers son style bien à lui, combinant dérision et punchlines (phrases chocs). Lotfi, 39 ans, est l'auteur compositeur et interprète de ses propres œuvres. Lotfi, Belamri, de son vrai nom, est né et a grandi dans le quartier populaire de la Colonne, à Annaba, à l'est du pays. Cheb Karima, Kader El Wahrani, Cheb Anouar et Cheb Yazid ont été également les vedettes de cette soirée de clôture. Ces chanteurs ont réussi à sortir le public de sa torpeur et à enflammer les gradins du stade des Trois Frères Amarouche, pris d'assaut, samedi soir, par les familles et un jeune public, venus danser et reprendre en chœur les refrains les plus en vogue. Des chansons, soutenues par un rythme effréné, poussant des centaines de jeunes à transformer les gradins en scène de danse.