L'événement Layali El Bahdja, pour sa troisième journée, a enregistré le déplacement d'un public assez nombreux et varié. Pour cette soirée, l'assistance jouira de variétés algériennes avec la perle de Tlemcen Cheb Anouar, suivi de Cheba Yamina avec son Aynik ya aynik au style constantino-chaoui et, enfin, de l'oriental (cherqi) avec la star égyptienne Midhat Salah. Layali El Bahdja, acte 3. Après que le mercure eut atteint, pendant toute la journée de ce jeudi un seuil intolérable, la douceur de la nuit, et celle des décibels du théâtre des Verdures allaient, incontestablement, « re »-donner vie et espoir à plusieurs centaines de spectateurs. Venu des quatre coins de la capitale mais aussi d'ailleurs (émigrés surtout), le public tenait à goûter aux délices des chansons variées, algériennes et égyptiennes. Ring my bell ! Dès 20h30, le temple des spectacles algérois se remplissait petit à petit. Sur la scène, musiciens et techniciens s'affairent à mettre au point « les dernières retouches » de la balance du son et de l'éclairage. Cela prend du temps et le public commence à s'impatienter. En famille et en groupe, de très jeunes et des nettement moins jeunes étaient confortablement installés d'autant plus que les tarifs des boissons des sponsors sont à un prix réduit... très réduit. Ring Algérie, un des sponsors de ce festival, s'est même permis une tombola à l'adresse des spectateurs et trois portables Nokia à empocher. L'orchestre, son maestro et une chorale, avec une multitude d'instruments : synthétiseur, violons, derbouka, tar et bendir, flutte, guitare électrique, contrebasse et batterie étaient là. On s'impatiente ! Après une courte introduction musicale, place à la variété algérienne avec Cheb Anouar. T-shirt noir et classique, la perle de Tlemcen est chaleureusement accueillie. Il démarre avec Yarit, une chanson au rythme enflammant. Sur les gradins, les spectateurs se contiennent difficilement. Tous où presque s'en donnent à cœur joie, adultes et « papichettes » en particulier. Anouar enchaîne avec Ma kount engaraâ ki l'akhbar puis Loukan taârfi ch'hal nabghik. Le public ne tient plus en place. Ça danse, ça balance et ça déhanche. Anouar attaque, ensuite une succession de chansons... Ayli, ayli et Ya lemima. Les gradins s'enflamment, le public laisse libre cours à ses vibrations. Avant que Cheb Anouar ne cède sa place à Cheba Yamina, un joyeux anniversaire fut souhaité à la diva de la chanson orientale, la très célèbre Warda El Djazairia. Alors qu'elle était l'invitée du Casif, à Sidi Fredj, le « Happy birthday to you Warda » raisonna sur l'arène du théâtre comme un hymne national. Eh oui. Biladi ouhibouki. Chaleureusement accueillie, Cheba Yamina, celle qui fut révélée par son tube Aynik ya Aynik, durant les années 1990. Rythme et danses chaouis, elle exécutera d'excellentes prestations artistiques face à un public « patchwork ». Yamina enchaînera tube sur tube jusqu'à « foudroyer » son assistance. Daouar daouar, Ouassaàâ ya khali ouassaâ, Anti h'mama et Gouloulou y' wali. L'orchestre disparaît pour laisser place à d'autres musiciens et techniciens. Plus de trois quart d'heure de réglage et d'impatience avant l'entrée en scène de Midhat Salah, la star égyptienne vers 23h35. Comédien et chanteur, Midhat Salah, le chanteur de la jeunesse, se produisait pour la première fois en Algérie. Tenue vestimentaire très « cool », il entamait son concert avec Oh, oh, le tube fera vibrer, dès le début, toute l'assistance. Le public chantera et dansera au rythme des airs de Midhat. « Boss, chouf, Midhat biâamil ih », lançait un groupe de femmes, arborant des portraits de l'artiste. « Je suis ravi d'être parmi vous aujourd'hui et désolé de ne pas l'avoir fait avant », déclare Midhat Salah à son public. Habibi ya achik, Habibi bahibek, Zaman sont des chansons d'amour et de fête que l'artiste exécutera tout au long de cette soirée. Le charme opère très vite, malgré l'heure tardive. D'autres chansons, celles de l'immortel Abdelhalim Hafedh, intérprétées par Midhat Salah seront reprises presque en chœur par le public jusqu'à 00h45 ! Les gradins se vident. Le public en a eu pour ses frais.