A Tizi Ouzou, Bouira et Béjaïa, le nombre des familles nécessiteuses a presque doublé en 2013. La flambée des prix des produits de large consommation et l'érosion du pouvoir d'achat aggravée par l'absence d'une politique sociale efficace précipitent des milliers de familles dans la pauvreté. Elles sont de plus en plus nombreuses à faire appel aux ressorts de solidarité traditionnelle pour pouvoir se nourrir. A Tizi Ouzou, l'opération «Solidarité-Ramadhan» concernera cette année 24 496 foyers recensés dans 35 communes parmi les 67 que compte cette wilaya de 1 119 646 habitants. Le nombre de bénéficiaires de cette action caritative a augmenté de 7246 familles, soit 42% par rapport à celui enregistré l'année dernière où 17 250 familles nécessiteuses ont été dénombrées. Sur ce nombre de familles concernées identifiées par la direction locale de l'action sociale, la majorité relève des poches de pauvreté déterminées par la carte sociale de la wilaya. Le reste concerne des chefs de famille démunis non assurés sociaux, des bénéficiaires de l'allocation forfaitaire de solidarité (AFS) de 3000 DA par mois, des chefs de famille handicapés à 100% et des femmes veuves victimes de la «tragédie nationale». Les familles démunies répertoriées bénéficient de colis alimentaires contenant diverses denrées, tandis que d'autres sans domicile fixe ou celles qui ne peuvent se payer un repas chaud optent pour les 30 restaurants de l'iftar ouverts cette année à travers plusieurs localités de la wilaya. Une somme de 141,7 millions de dinars est allouée à cet effet par les pouvoirs publics. Selon les statistiques de la DAS, la wilaya de Tizi Ouzou compte 30 189 handicapés, dont 15 541 inadaptés mentaux, 10 012 handicapés moteurs, 2651 handicapés visuels, 1631 autres auditifs et 354 polyhandicapés nécessitant aide et assistance à longueur d'année. 14 poches de pauvreté à Tizi Ouzou Autre indice de paupérisation galopante dans la région : le phénomène de la mendicité a pignon sur rue dans les villes. Les mosquées, les marchés et les établissements publics sont les lieux les plus convoités en ce mois de Ramadhan par ces nécessiteux, dont des personnes âgées. Dans les restaurants de la rahma ouverts par le Croissant-Rouge et des particuliers, ils sont des centaines à s'y attabler à l'heure du f'tour. En outre, 14 poches de pauvreté ont été identifiées par les services de la DAS dans le cadre de l'élaboration d'une carte sociale de la wilaya. Elles sont réparties à travers les communes d'Azeffoun, Akerrou, Aghribs, Aït Toudert, Aït Boumahdi, Aït Aïssa Mimoun, Beni Douala, Tizi Gheniff, Mkira et Draâ El Mizan. Les indices de référence utilisés par les enquêteurs de l'action sociale sont : nombre important de familles démunies, existence d'habitations précaires, absence ou faible taux de raccordement aux différents réseaux (AEP, assainissement, électricité) et enclavement du site. A Bouira, les services de la direction sociale ont recensé quelque 35 739 familles nécessiteuses contre 32 781 en 2012 et 28 000 en 2011. Dans la wilaya de Béjaïa, ce sont quelque 21 367 familles démunies qui sont concernées par cette campagne de solidarité.