- Le drone fabriqué dans les ateliers de la plateforme technologique de Bou Ismaïl n'a pas décollé le 5 juillet comme vous l'aviez annoncé en mai dernier. Pourquoi ? Je dois préciser, tout d'abord, que l'équipe d'ingénieurs en charge du projet est en avance de trois mois par rapport au délai fixé pour le mois d'octobre 2013. Il est vrai que la surmédiatisation de ce projet, premier du genre, nous a poussés pour que nous fassions tout notre possible pour être au rendez-vous le 5 juillet. Pour le moment, les 700 pièces, composants électroniques, mécatronique et fuselage en matière composite, fabriquées localement, ont été assemblées en partie à l'aérodrome de Sidi Bel Abbès. Les essais de roulage au sol ont été entamés, par ailleurs, et sont concluants. - Vous avez mis deux ans et demi pour la réalisation de ce premier prototype que vous avez baptisé Amel…
Ce n'est là, en fait, que le commencement d'une maîtrise d'une technologie qu'est l'avionique. C'est un domaine vaste qui nécessite une technologie de pointe. Les ingénieurs du CSC ont travaillé sur 1050 modèles de drone pour arriver à concevoir un appareil de fabrication algérienne à 90% et qui sera breveté par la suite. Le Centre national de soudage et de contrôle a parcouru un long chemin en la matière grâce à une jeune équipe de chercheurs. Cela a été possible grâce aussi à l'apport de la filiale du centre, CSC expertise, accrédité aux normes internationales 17020 et dont la plateforme technologique abrite le service mécatronique. - Pourquoi le choix de l'aérodrome de Sidi Bel Abbès ?
Parce que le site se prête parfaitement aux essais de drone et d'avions légers. Les travaux de cartographie sur 20 kilomètres effectués par le CSC ainsi que le système d'imagerie mis en place par l'équipe du docteur Drai ont largement confirmé ce choix. A Sidi Bel Abbès, il existe aussi un aéroclub formé d'anciens pilotes de l'air qui nous ont beaucoup aidés, mais surtout une faculté en aéronautique en mesure d'accompagner, dans le futur, le développement de ce secteur. Je ne vous cache pas que l'idée de créer une plateforme technologique, une sorte d'incubateur dédié aux sciences aéronautiques, en partenariat avec le ministère des Transports, à Sidi Bel Abbès est à l'étude au niveau du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
- Après les essais au sol et la mise en vol du drone, quelles seront les étapes futures du projet ?
Nous nous sommes inscrits, dès le départ, dans une démarche bien définie. Une fois que le drone sera opérationnel, avec des tests techniques concluants, on passera à une autre étape, celle de l'amélioration de notre produit. Cela consistera à améliorer le système de télécommunication, de cryptage et d'imagerie, sachant que le prototype dispose de deux caméras embarquées pour diverses applications.