L'édification de la nouvelle ville de Boughezoul, au sud de Médéa et à 100 km au nord de Djelfa, dont la conception symbolisera au plan urbanistique et esthétique les villes du futur, est subordonnée par un certain nombre de défis à relever. Celui de pouvoir réunir les atouts nécessaires pour la conception du schéma d'aménagement global de la ville. Plusieurs variantes de plans et d'études d'aménagement du futur site, qui s'inscrit dans l'optique de villes-lac, ont été présentées, hier, lors d'une visite du ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Cherif Rahmani. La modernisation de la ville exige, selon les propositions formulées par les experts, une meilleure répartition de l'emprise foncière du périmètre entourant le lac, soit un total de 3653 ha, tendant à favoriser un développement qualitatif de cette nouvelle agglomération à travers la réalisation de grandes infrastructures urbaines, de pôles technologiques et scientifiques, le renforcement des moyens de communications et la mise en valeur du principal point d'attraction qu'est le lac. L'une des problématiques qui se posait est justement comment arriver à pérenniser l'eau du lac autour duquel sera construite la prochaine nouvelle ville. Sachant que la région est connue pour être pauvre en pluviométrie. La solution préconisée en ce sens par les experts est celle d'opter pour l'augmentation des capacités du barrage de Boughezoul. Un barrage construit en 1937 et modernisé par les Français en 1957, mais qui se trouve réduit aujourd'hui à un dépôt de sédiments. « Les cahiers des charges pour l'étude du projet sont au stade de finalisation », a indiqué à ce sujet un ingénieur de l'Agence nationale des barrages (ANB). L'autre casse-tête des pouvoirs publics consistait également à trouver une formule avec laquelle il faudrait alimenter la future ville en eau potable. Dans ce cadre, « trois études ont été réalisées sur trois forages et la construction d'un grand bassin », selon la même source. Cette problématique a été prise en charge dans sa première phase par l'alimentation de la ville de Boughezoul par le transfert de 35 millions de m3 d'eau à partir du barrage de Koudiat Asserdoune. Ce projet est inscrit pour 2007. Ainsi, pour que le barrage de Boughezoul soit viable, il faudrait, selon des explications qui nous ont été fournies, un prélèvement de 4 à 6 millions de m3/an pour couvrir les besoins de la population de la région. Dans ce cadre, il est prévu le lancement de barrages de reconnaissance et la prise en charge des nappes et de leurs potentialités. Pour la conception de la nouvelle ville, les pouvoirs publics misent sur l'apport du savoir-faire des experts tunisiens dans le domaine de l'aménagement des villes-lac. Un protocole d'accort sera, d'ailleurs, signé prochainement entre les deux ministères de l'Environnement des deux pays. Le transfert du village de Boughezoul au site où sera implantée la nouvelle ville est présenté, à l'occasion, en projet théorique par l'architecte J. J. Deluze, qui est membre de l'Ordre des architectes algériens.