Les responsables de l'association El Menara de Miliana n'ont pas trouvé mieux pour récompenser les filles de la chorale et les familles adhérentes à cette association que de leur offrir une journée riche en découvertes dans une partie de la wilaya de Tipasa. Une leçon de tourisme simple, au sens propre du terme, mais très instructive. Certes, il fallait la mobilisation des familles et des jeunes de l'ex-Césarée, la disponibilité des femmes et des hommes, pour égayer l'initiative de cette journée estivale. Les familles milianaises ont été accueillies par un citoyen retraité actif, Youcef Lassel, avec un bouquet de roses. Il l'a remis à el hadja Akacha Moulahcène (84 ans). Youcef Lassel est un homme de la mer, retraité, qui, de surcroît, ne manque pas d'humour. Les familles qui venaient du Mont Zaccar ignoraient totalement le programme de leur journée. Le grand chalutier Sid Ahmed Benyoucef était prêt pour embarquer les citoyennes de Miliana. Les officiers supérieurs et le personnel des services des gardes-côtes de Cherchell à leur tour avaient pris toutes les dispositions nécessaires pour assurer la sécurité de ces familles venues du Zaccar, afin d'effectuer, pour la première fois de leur vie, une balade d'une vingtaine de minutes en mer. Point de vagues. La présence d'un soleil d'été favorisait la bonne ambiance, d'autant plus que la chorale s'est précipitée à l'intérieur du chalutier, pour créer leur ambiance. Les filles et les femmes ont aussitôt entamé le medh (chant traditionnel, ndlr) et les youyous fusaient en pleine mer. De retour sur terre, prise en charge par Korchi Mohamed, responsable de l'Office local du tourisme, la délégation a commencé sa randonnée depuis la place des Martyrs jusqu'à Aïn K'sibah. Le guide de circonstance a donné des explications sur une partie de l'histoire de la ville. Hospitalité Grâce à l'hospitalité des habitants de l'ex-quartier résidentiel de Cherchell au temps de la période ottomane, les familles milianaises ont pu visiter une maison et découvrir son architecture mauresque, avant d'être invitées pour effectuer une halte chez une autre famille, afin de déguster des gâteaux traditionnels, avec du thé et autres boissons. L'ambiance était conviviale. Avant de rallier le siège de la section communale SMA, dirigée par Saâdi Abdelkader, les touristes ont visité l'amphithéâtre romain et la mosquée aux 100 colonnes construite par des architectes andalous en 1574. Sans gros moyens, le déjeuner a été copieusement préparé par un jeune scout, Rebzani Belkacem, cuisinier sans emploi, aidé par ses camarades. Salade de poivron, espadon aux frites, crevettes royales en sauce rouge et une banane, tel était le menu. Sebbagh Kamel, le chef d'orchestre, maestro de l'association Errachidia et une brochette de ses élèves ont pris place avec leurs instruments, à la surprise générale. Leur tour de chant se déroula dans une intimité totale durant plus de 90 minutes. Une symbiose entre la délégation venue du Mont Zaccar et l'orchestre s'installa. La qualité musicale sans sonorisation et les chants andalous ont été très appréciés par les «touristes». L'assistance qui chantait en chœur avec l'orchestre, découvrit joyeusement un danseur milianais de talent, un fan «extrémiste» de l'USMA. Il s'agit de Mohamed El-Hadj Tarek, âgé de 8 ans, accompagné par sa maman. Des youyous ont transformé ce local en une salle des fêtes. Du thé et du café ont été servis. Cheikh Landjerit Mohamed, qui tenait à respecter son programme prend la direction de Hadjret-Ennous, petite localité côtière située à 15 km environ, à l'ouest de Cherchell. Dès leur arrivée à l'esplanade de «Gounini», un espace où se conjuguent les paysages paradisiaques, la forêt et la mer, les occupants du bus se précipitèrent pour atteindre le rivage. Premier contact avec la mer. Cris, chants, rires et youyous accompagnent ce détour à «Gounini». Le marabout de Sidi Braham El-Ghobrini constitue la dernière étape de l'évasion. Il est 18h45. Les membres de la délégation tenaient dans leurs mains des bougies, afin de les allumer dans la chambre funéraire où repose le Saint. Le bus immatriculé «44» quitte Cherchell pour regagner Miliana. Ravies et heureuses d'avoir vécu une journée dense en connaissances culturelles, en dépit de la fatigue, les passagères du bus tenaient à effectuer un furtif passage par Tipasa avant de rallier leur Djebel Zaccar. En guise de récompense pour sa bonne moyenne scolaire, des citoyens de Cherchell ont offert à Benmechri Wiam (14 ans), un ouvrage sur une partie des événements historiques durant la guerre de Libération nationale, relatée par le moudjahid Basta Arezki. Une journée pleine de surprises agréables. La radio de Tipasa a, par la suite, consacré une émission sur la chorale de l'association El Menara de Miliana.