Il faut affronter le problème de l'exode subi à Blida pour diverses raisons. Le retour n'est pas certain pour la plupart de ces familles mais nous ne devons pas nous laisser envahir par cette précarité. » Les propos du wali de Blida ce dimanche lors de la réunion de l'Exécutif de wilaya consacré à l'habitat n'ont pas laissé indifférents les présents. Le danger résultant de ces habitations illicites évoluera de l'habitat précaire au bidonville pour arriver à la favela avec tous les dangers des maux sociaux, des maladies multiples et de l'image offerte aux regards. « Nous allons tenter de mettre à contribution le gouvernement afin de sortir de l'impasse et enrayer cette progression de l'habitat précaire, notamment celui au bord de l'oued, celui à l'état insalubre ainsi que celui construit avec des matériaux fragiles », dira le wali qui ne veut plus entendre parler des « plaies qui entachent nos villes ». Un comité technique de wilaya a vu le jour, il est formé des directeurs de secteur ayant un rapport direct avec l'habitat. « Un cadre de référence valable pour tous les actes d'urbanisme », dira M. Ouadhah, wali de Blida qui s'emportera quelque peu devant la remarque d'un chef de daïra sur la solvabilité du comité : « Je suis là pour que ça marche ! » Le permis de construire est une obligation incontournable et, à la lumière de ce qui a été constaté sur le terrain, le wali dira : « Aucune construction ne sera édifiée sans permis de construire. » Les retards accumulés dans les études des dossiers ne seront plus de mise à partir du moment où le comité de wilaya se réunira une fois par semaine. Les délais de remise du permis de construire seront réduits. Le directeur de l'EPLF pour la wilaya de Blida se plaindra du fait qu'aucun projet LSP n'a été attribué à ses services malgré la réussite de l'opération à Beni Mered, « seul marché octroyé et l'EPLF-Blida risque de disparaître ! » Il donnera le montant de 1000 DA/jour versés pour chacun des 1100 logements de Ouled Yaïche comme pénalité après le jugement prononcé par le tribunal aux torts de l'entreprise. « Nous avons acheté un terrain privé viabilisé à Boufarik, et nous avons été interdits de construction pour non agrément du POS numéro 2 et nous achetons du foncier privé parce que le foncier public nous est interdit. » Le directeur continuera sa longue litanie avec les logements de Meftah, l'absence de régularisation pour les logements au centre-ville de Blida et les 12 logements de Ouled Yaïche affectés à des familles victimes du terrorisme - bombe dans un immeuble - et dont la régularisation est gelée depuis 1997 alors que l'immeuble acquis par les familles était destiné à la vente par le biais de la Cnep.Le représentant de l'AADL évoquera les difficultés financières pour une entreprise chargée des travaux de finition pour les 540 logements sis à la cité Brakni et dont les clés devaient être remises au mois de décembre dernier.Des interventions des différents chefs de daïra - dix au total -, il sera retenu le fait d'accorder le statut de citoyen de la localité à toute personne y résidant depuis plus de six mois, la difficulté à délivrer des permis de construire pour l'habitat rural du fait de la lenteur administrative pour le règlement des conflits familiaux, l'indispensable distribution des logements prêts avant qu'ils ne soient squattés et l'établissement des listes de bénéficiaires, lorsque l'habitation est réellement faite pour cet usage. A l'extérieur du siège de la wilaya, des bénéficiaires de logement dans le cadre du participatif au niveau de la cité des 314 à Boufarik voulaient observer un sit-in et dialoguer avec le wali. Les griefs retenus concernaient la non-délivrance des logements, l'accélération des travaux juste avant la visite du wali dernièrement et la cessation immédiate dès que la délégation avait quitté les lieux. Même une partie des bénéficiaires ne s'est pas encore vu rembourser la différence dans le montant des honoraires pour les actes notariés (de 4 millions de centimes à 1,8 million de centimes actuellement). Le chef de cabinet recevra une délégation à qui sera promis la livraison de 146 logements le 17 mai prochain et le reste - 168 - le sera le 30 juin prochain.