Après avoir procédé à deux opérations de relogement, les pouvoirs publics ne semblent plus enthousiastes à l'idée de reloger le reste des familles non touchées par le recensement de 2007. Pas moins de 120 familles sur les 220 qui habitent toujours de vieux «haouchs» datant de l'époque coloniale à la cité Khaldaoui Abdelwahab, ex-village nègre et ex-El Graba, sur les hauteurs de la ville de Tiaret, restent otage d'une approche pour le moins équivoque, s'agissant de l'opération de restructuration de cette vieille et antique cité chère au saint patron de la ville, «Sidi Khaled» et subséquemment du relogement des familles qui attendent avec impatience un signe des autorités. Après avoir procédé à deux opérations de relogement, les pouvoirs publics ne semblent plus enthousiastes à l'idée de reloger le reste des familles non touchées par le recensement de 2007. A vrai dire, cette situation reste paradoxale quand on sait qu'une partie des habitants voudraient voir perdurer ce statu quo car une éventuelle opération de relogement ne ferait pas leurs affaires car ne remplissant pas les critères pour l'obtention d'un logement de quelque type que ce soit. Il y a plus de quatre années de cela, les autorités, en réponse aux sollicitations pressantes des habitants, et par le biais d'un communiqué de presse officiel, faisaient savoir qu'«il est impossible de procéder à des opérations de réhabilitation sans passer par la démolition». Centenaires, les habitations en question sont pour la plupart vétustes et tombent en ruine, nonobstant les risques d'affaissement. Depuis 2003, 175 familles et 220 autres ont été relogées mais subsistent des bâtisses dont il devient urgent de s'en occuper bien qu'une commission ait été installée en 2008 par le wali pour présenter un dossier en ce sens. S'étalant sur 6 hectares, «El Graba», cœur battant de Tiaret durant la révolution, elle qu'on affublait du titre d'«El Kahira», semble avoir fait les frais de précédentes opérations d'éradication de l'habitat précaire menées en 2007 et bien avant dans la précipitation, voire en enfreignant carrément les textes. Des voix se sont élevées à l'époque pour dénoncer cet état de fait mais personne n'a osé y prêter attention. Tout dernièrement, monsieur Mohamed Bousmaha avait renvoyé la balle au chef de daïra pour s'occuper des plaignants en tenant compte, précise-t-il, des textes et lois en vigueur. En décodé : envisager l'octroi d'unités dans le cadre du social locatif qui induit le passage des demandeurs par la commission d'attribution. Contacté pour nous situer sur ce problème, monsieur Abdelkader Rakaa, chef de daïra de Tiaret, nous a déclaré que «nous avons reçu les représentants de la cité et des propositions seront soumises au chef de l'exécutif et ils doivent patienter». Depuis que l'ancien comité de quartier s'est retiré, de jeunes représentants ne semblent pas perdre espoir en reposant avec insistance le problème du relogement, histoire de dire que le combat pour la dignité continue.