Ce quartier populaire, enclavé car reclus sur le dos d'une colline au cœur du centre-ville de Tiaret, qui jette ses tentacules depuis la maison Pélégrin, en contrebas jusqu'au village Khaldaoui Abdelwahab (El graba), a vécu au rythme de successives opérations de relogement. Comme son nom l'indique, village Sbagnoul a été cette cité centenaire, longtemps habitée par des colons et que les autochtones auront vite fait d'habiter au lendemain de l'indépendance. Depuis lors, ce quartier populaire, enclavé car reclus sur le dos d'une colline au cœur du centre-ville de Tiaret, qui jette ses tentacules depuis la maison Pélégrin, en contrebas jusqu'aux pieds du village Khaldaoui Abdelwahab (El graba), a vécu au rythme de successives opérations de relogement sans pour autant qu'il y ait dépeuplement à cause d'une politique citoyenne aujourd'hui vivement dénoncée par les habitants. En effet, a-t-on entendu en marge d'une visite sur le terrain du chef de Daïra, la situation, disent unanimes les citoyens, reste cyclique puisque les propriétaires de vieux haouchs s'empressaient toujours de louer leurs masures à de nouveaux locataires, pour l'essentiel venant de lointaines contrées. « Nous avons affaire à plus d'une cinquantaine de demandeurs de logement qui ont transité par certains haouchs », lancent les jeunes personnes du comité de quartier à l'adresse du chef de Daïra. Constructions anarchiques Construits de « toub » et d'argile, aux murs craquelant à la moindre secousse et revêtus de toitures toutes aussi décrépies et déclinantes, ces haouchs présentent une caractéristique majeure. Ils sont tous des sources de danger. Ce n'est pas sans raison d'ailleurs que les seuls cas de rage signalés au chef-lieu de wilaya sont dans les méandres d'une cité à la fois majestueuse par les vues imprenables qu'elle offre mais qui décline face aux coups de boutoir du temps et des constructions anarchiques qui obstruent jusqu'aux réseaux d'assainissement. Les habitants de « Village Sbagnoul », qui ont finalement consenti à retrousser les manches lors d'un volontariat pour soustraire les lieux des immondices qui les jonchaient, ont signalé avec force propos les dangers qui guettent les habitations où vivent entassées plus de 6 000 âmes. En période de crue, les ruelles étroites de « Village Sbagnoul » (baptisé cité Abbès Adda), se transforment en affluents de rivières qui charrient tout sur leur passage. A bien des égards, la situation reste presque similaire avec l'antique Bab El Oued, à Alger, et surtout cette tristement célèbre inondation. Sensibles à ce cri de cœur, les responsables, comme pour couper court à l'opportunisme qui sied mal en cette période électorale, et par la voix du chef de Daïra, une série de mesures a été prise. En plus du travail de la commission technique, chargée de recenser les cas les plus urgents à reloger, suivant les dossiers préalablement déposés, d'autres actions vont venir atténuer les appréhensions. A commencer par la redynamisation des opérations d'aménagement urbain pour lesquelles furent dégagées des enveloppes toutes aussi conséquentes et la participation des citoyens à toute prise de décision devant soulager leurs souffrances. En un mot, ce quartier antique de Tiaret, longtemps oublié, va renaître de ses cendres.