Dans la wilaya de Tiaret, les anciennes habitations datant de plus de 80 ans sont appelées à être démolies dans les prochains jours. La cité El Graba qui a connu deux grandes opérations de relogement a nécessité le déplacement de plusieurs familles Selon le communiqué officiel transmis par le cabinet du wali, l'ex-cité El Graba (ou encore village Nègre), baptisée cité Khaldaoui Abdelwahab, est peuplée d'habitations vétustes qui tombent en ruine et dont l'âge dépasse les 80 ans. « Il est devenu impossible de procéder à des opérations de réhabilitation sans passer par la démolition ». Selon le communiqué officiel transmis par le cabinet du wali, l'ex-cité El Graba (ou encore village nègre), baptisée cité Khaldaoui Abdelwahab est peuplée d'habitations vétustes qui tombent en ruine et dont l'âge dépasse les 80 ans. « Il est devenu impossible de procéder à des opérations de réhabilitation sans passer par la démolition ». Une commission composée de directeurs d'exécutifs, de responsables de la daïra, de l'APC et de la police de l'urbanisme a été installée, fait-on savoir. Celle-ci, s'appuyant sur une étude préétablie par la direction de l'Urbanisme en 2003, devra présenter son rapport dans une semaine. Autant dire un travail précipité qui exacerbe déjà d'anciens habitants dont certains ont vite fait de réoccuper les lieux. El Graba, celle que les autochtones qualifiaient durant la révolution de « El Kahira », a connu, pour rappel, deux grandes opérations de relogement. L'une, au lendemain des évènements d'octobre et qui a vu la naissance de la première association de quartier et le relogement de 175 familles ; l'autre, sous les auspices du président Abdelaziz Bouteflika en 2003. Une grande opération qui a valu le déplacement de 220 familles sur les décombres de l'ex-cité Galibert. L'âge des constructions Des opérations qui devraient permettre, selon les responsables de l'époque, la restructuration de cette cité plus que centenaire mais les tergiversations, ajoutées aux lenteurs bureaucratiques, ont fait que ce projet restera longtemps enfoui dans les tiroirs de la DUC. Entre-temps, un autre projet devant permettre le financement de la reconstruction d'El Graba par la Banque mondiale a été mis sous l'éteignoir. La cité, qui compte dans ses dédales près de 300 familles, avait connu certes des travaux de réalisation d'une pénétrante, mais les travaux de démolition n'ont jamais été suivis par l'enlèvement des décombres. Le décor s'apparentait ainsi plus à un bantoustan qu'à un quartier digne de ce nom en dépit, il est vrai des bâtisses et villas ici et là érigées. Même le sort de la zaouïa Moulay Tayeb reste inconnu. Le dernier communiqué du wali, qui intervient au lendemain d'une rencontre avec les habitants pour équivoque qu'il fût, a suscité la réaction du président du comité de quartier, monsieur Ali Boubekeur qui juge « la décision contraire aux engagements pris par M. Bousmaha de privilégier l'une des deux variantes à proposer, tenant ainsi compte du voeu de la majorité des habitants, pour l'essentiel des anciens de la ville, de rester sur place en procédant à une réhabilitation ». Réhabilitation que le même wali, se basant sur une étude, conclut par « l'impossibilité d'y souscrire », vu, explique-t-on, « l'âge des constructions ». Il y a, il est vrai, d'autres citoyens qui préfèrent le relogement mais, selon Ali Boubekeur, « ces derniers bien que ne représentant que 10% de la population de la cité, sont en droit de privilégier le relogement ». La situation a valu hier un grand rassemblement devant le siège de la wilaya. En recevant la délégation, le P/APW, d'obédience FLN, monsieur Kadda Benaouda, semble avoir rassuré ses visiteurs. Ces derniers, venus aussitôt à la maison de la presse, semblaient soulagés et ont tenu à remercier cet élu pour l'effort de médiation qu'il fait entre les pouvoirs publics et les citoyens.