Son Excellence l'ambassadrice d'Autriche est revenue à Dellys après s'y être rendue une première fois le mois passé, mais cette fois-ci, elle était accompagnée de sa mère et de tout le staff de son ambassade, tellement elle avait été émerveillée par le charme de cette ville et particulièrement de sa Casbah antique. Cette visite a coïncidé avec l'organisation du troisième festival culturel annuel organisé par l'APC de Dellys. A leur arrivée, ils ont été accueillis au centre culturel, Mohamed Echikh, par le président de l'APC, le président de l'association Casbah et celui de l'association Delphine. Les invités ont pu visiter les stands des différents exposants réunis dans la salle omnisports. Il y avait plusieurs modèles de robes kabyles, des karakous, des anciens haïks m'rama, des draps et oreillers brodés à la main, etc. Suite à cela, ils ont pu admirer les travaux sur cuir exécutés par Nasreddine Samrouni, les tableaux des artistes peintres de la ville, à savoir Boualem Mebarki, Bakdi Mohamed Jr, et Kamal Rezal. Sur leur passage, ils ont pu contempler les objets d'art faits à partir de coquillages et de cornes d'animaux réalisés par le vieux raïs Mohamed (Miha). Enfin avant de partir, une visite au stand, à ne pas manquer, celui de l'artiste, Moh Bakdi, comme on l'appelle, qui a exposé des instruments de musique originaux (le bakhlal, typique de Dellys, fabriqué à partir de citrouille séchée, dont la sonorité originale a beaucoup plu au musicien Mohamed Rouane). Ainsi que d'autres œuvres d'art en bois façonnées à partir de tronc d'arbre, qu'il recueille surtout sur les plages et dont chacune a une histoire à raconter, imaginée par l'artiste. Vers 14 heures, la délégation a pris le déjeuner sur la terrasse du restaurant Tala Oualdoun, qui se trouve sur une falaise surplombant la mer et dont la vue donne sur le Cap Bengut ou «Bordj Fnar», comme on l'appelle localement. Ce phare qui a été construit en 1881 constitue un repère pour les marins et capitaines désirant accoster au port de Dellys. Ensuite, direction le Château, où après la visite du château lui-même, les invités sont descendus à la plage mitoyenne, les uns pour une baignade et les autres pour profiter de la brise marine et en même temps consommer quelques oursins ramassés sur place. Malheureusement, la délégation n'a pas pu visiter La Casbah par manque de temps, chose que son excellence l'ambassadrice n'a pas raté lors de sa première visite. Elle a pu visiter le mausolée de Sid El Harfi, un parmi les multiples saints de Dellys qui a été restauré récemment. A l'intérieur de Sidi El Harfi, nos hôtes ont contemplé le tombeau en bois coloré en vert et rouge et dont les motifs ont fait l'objet d'une admiration particulière. Elle a pu voir en détail l'architecture type d'une maison traditionnelle de Dellys avec sa «bab eddar», sa «skifa ou haouch», ses «biouts et ghrofs» et on lui a expliqué la différence entre La Casbah de Dellys et celle d'Alger et qui se résume au fait que les toitures des maisons de Dellys sont faites de tuiles rondes, par contre les maisons d'Alger ont des terrasses. L'autre particularité est l'existence du «riadh» qui n'existe pas à Alger et qui est un jardin mitoyen de la maison dans lequel on cultivait les plantes potagères et herbes aromatiques ainsi que différentes fleurs. Les étrangers qui ne connaissent pas la ville et qui passent par là doivent visiter le cimetière Ras Ettarf, duquel on peut contempler les deux flancs, est et ouest de la ville et aussi le phare de Sidi Abdelkader. On en a profité pour leur montrer aussi la muraille en pierres qui entoure la ville ainsi que le blockhaus de Sidi Soussan perché sur la colline de Bou Arbi. La délégation a quitté Dellys vers 18 heures pour allez à Tizi Ouzou où une troupe folklorique autrichienne devait se produire dans la soirée.