Opposant de la première heure de Vladimir Poutine, Alaxei Navalny a été condamné hier matin à «cinq ans de camp» par le juge Serguei Bilnov pour une affaire de détournement de fonds, que l'opposant dénonce comme étant «fabriqué de toutes pièces». La justice russe a mis l'accent sur «gravité du crime» et le «danger qu'il représente pour la société» alors que le parquet avait requis une peine de 6 ans de camp associée à une amende de 23 000 euros. Le juge chargé de l'affaire a par ailleurs ajouter : «Le tribunal a établi que Navalny a organisé cet acte criminel et a dirigé la mise en œuvre de ce détournement à grande échelle». Il a été jugé pour un détournement de près de 400 000 euros, selon le parquet. L'affaire a été mise en exergue après que Navalny a officiellement annoncé sa candidature à la mairie de Moscou en septembre dernier et son intention de briguer la présidentielle en 2018. De là à penser que l'administration Poutine l'a écarté pour ses positions politiques, il n'y a qu'un pas. L'inculpé, menotté à la sortie du tribunal a dénoncé «une vengeance politique» avant d'appeler au boycott de l'élection du maire de Moscou. Une nouvelle controverse après l'affaire des Pussy Riots condamné en août 2012 à deux ans de prison pour leurs divergences politiques. Paris s'est dit «préoccupé» par l'arrestation de Navalny alors que Washington se dit «profondément déçu» par le verdict.