La fermeture de tronçons de route pour des raisons de sécurité, et les travaux inachevés dans d'autres, obligent les habitants à faire de longs détours pour arriver au chef-lieu de daïra d'El Aouana. Même si la vie a repris son cours dans ce territoire confiné entre plusieurs communes au sud-ouest de la wilaya de Jijel, la petite commune montagneuse de Selma Ben Ziada est un authentique ilot enclavée. Parcourir plusieurs kilomètres de plus en faisant un détour par la commune limitrophe de Texenna, avant de passer par Jijel, est, d'ailleurs, la seule possibilité pour atteindre El Aouana, la daïra à laquelle est rattachée administrativement cette commune rurale de 1 200 habitants. Ce long détour est rendu obligatoire depuis la fermeture de la route traversant les monts forestiers de Guerrouche, reliant directement Selma Benziada à El Aouana pour des raisons sécuritaires au milieu des années 1990. Les multiples démarches pour ouvrir d'autres tronçons de route n'ont pas abouti à désenclaver ce havre de tranquillité, culminant sur des hauteurs montagneuses qui ne sortent de leur anonymat qu'à l'occasion des tempêtes de neige de chaque hiver. La route, en chantier depuis plusieurs mois, qui devait faciliter le déplacement de la population entre Selma Ben Ziada et l'autre commune voisine de Texenna, demeure un des espoirs de sortie de cet isolement si les travaux, à l'arrêt, seront relancés. Tout au long de ce tronçon d'une vingtaine de kilomètres, des points noirs et des glissements de terrain rappellent que cette route est encore loin d'être achevée. Le P/APC de Selma Benziada indique que l'entreprise en charge de sa réalisation a abandonné les travaux, et les démarches entreprises par la direction des travaux publics, maitre d'ouvrage du projet, pour débloquer ce chantier sont encore à un stade des vœux pieux. L'autre alternative pour se défaire de cet isolement est directement liée à l'aménagement de la voie reliant le chef-lieu de cette commune à la localité côtière de Taza sur un parcours de 18 km, qui demeure impraticable. Pour la petite histoire, les aménagements qui avaient été lancés sur ce tronçon ont été abandonnés en raison de l'envahissement des lieux par les bandes terroristes. La commune demeure confrontée à de multiples contraintes qui bloquent son développement. Son relief inaccessible a été à l'origine de l'abandon de la construction de plusieurs unités de logements au titre du programme de l'année 2010/2011. A chaque avis d'appel d'offres, les soumissions des entreprises ont toujours dépassé les montants retenus, selon le P/APC, de part les lourdes charges qu'exige la réalisation de tout projet sur un terrain à relief difficile d'accès. Le volet de l'AEP, en voie d'être maitrisé, si l'on tient compte des opérations retenues, n'a pas fait oublier l'énorme retard enregistré en matière d'infrastructures de la santé et de l'éducation. Selon le P/APC, tout est étroitement lié au manque d'un réseau routier praticable pour permettre la venue de médecins, d'infirmiers et d'enseignants.