Il était 10h07 lorsque la première alerte est tombée sur les récepteurs du commandement des forces de la défense aérienne de la zone 5, de la 5e Région militaire. Aussitôt informées, les autorités locales ont promptement réagi. Ils ont déclenché le plan de secours d'urgence suivi du décollage immédiat, à partir de la base de Boufarik, d'un avion équipé de matériel de recherche, de détection et de sauvetage. Sur le quai du port de Annaba, le branle-bas de combat était enclenché avec la présence simultanée sur le terrain des opérations des différents corps constitués dont plusieurs officiers du haut commandement des forces de la défense aérienne zone 5 à Constantine, le groupement de gendarmerie de Annaba, ceux de l'aviation militaire, les éléments de la Protection civile, de la santé et de la police maritime. En quelques minutes, avec une organisation minutée adaptée à des circonstances exceptionnelles, le port de Annaba fourmillait de monde. L'arrivée toutes sirènes hurlantes de 16 ambulances équipées de tout le matériel de secours et d'un important stock de médicaments et d'appareils de réanimation, de plusieurs équipes médicales et paramédicales dépêchées par la Protection civile de la wilaya de Annaba et d'El Tarf, des services de la santé maritime et du centre hospitalo-universitaire de Annaba ajoutera un plus aux inquiétudes des citoyens massés aux abords des routes menant au port. Ce mouvement de hauts responsables civils et militaires, de plusieurs troupes de gendarmes et de policiers, d'hommes et de femmes en blanc, des ambulances et la mise en place sous des tentes d'un poste de commandement opérationnel avait de quoi inquiéter. Il a été différemment interprété par la population. Pour les uns, il s'agissait d'un navire à quai qui aurait pris feu. Pour d'autres, c'était un crash d'avion civil transportant plusieurs dizaines de passagers. Constatant le grand remue-ménage sur le port, certains étaient convaincus de l'explosion au large d'un des deux hélicoptères militaires qui avaient survolé la commune chef-lieu de wilaya. A 11h56 tombait le premier flash d'information au poste de commandement opérationnel équipé des moyens de communication et installé sous une tente à même le quai. L'avion tombé en mer avait été localisé. Le sauvetage des rescapés était déjà en cours. 3 Zodiac, 2 vedettes de la marine nationale, 2 remorqueurs maritimes de l'entreprise portuaire, 15 plongeurs étaient sur le site pour leur porter aide et assistance. Sur le quai, les éléments de la Protection civile, les médecins et agents paramédicaux de la santé maritime et du CHU s'affairaient autour des lits prêts à recevoir les victimes de la catastrophe. Ce n'est que vers 13h30 qu'une des deux vedettes fit son apparition. En un tournemain, elle accosta pour permettre l'évacuation des 5 premiers rescapés allongés dans des civières sur le pont. Quelques minutes plus tard, c'est une autre vedette avec à son bord autant de rescapés, tout aussi rapidement pris en charge et transférés dans les tentes médicales installées à cet effet, avant leur évacuation vers le CHU de Annaba. Promptitude et efficacité de l'ensemble des groupes d'intervention ont caractérisé cette grande opération de sauvetage. En fait, il s'agissait d'une importante simulation de sauvetage en mer de victimes d'un crash d'avion. Jusqu'au déclenchement de l'opération, les initiateurs n'avaient rien laissé filtrer. Cette simulation a été élaborée par le commandement de la DCA de la zone 5. Elle a été exécutée sous les yeux, à titre d'observateurs, de deux officiers supérieurs de l'armée de l'air d'Italie. « Détecter et sauver puis jauger, évaluer et apprécier le niveau d'intervention des différents services concernés par une opération de sauvetage étaient les objectifs assignés à cette simulation. Comme vous avez pu le constater, tout s'est très bien passé », a déclaré le commandant Fellag lors d'un point de presse qu'il a animé sur le site même des opérations suivies de bout en bout par les représentants de la presse.