Le baril de brut algérien continue de subir les effets de la décote. En juin dernier, et selon les chiffres publiés par le rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), le Sahara Blend a encore perdu près d'un dollar. Ainsi le prix du baril de brut algérien est passé de 102,83 dollars en mai dernier à 102,07 dollars à juin, lâchant par la même occasion 76 cents. Le prix moyen du Sahara Blend au mois de juin franchit un seuil inédit en se situant en dessous du cours moyen du brent de la mer du Nord coté à la Bourse de Londres, estimé à 102,92 dollars. Le Sahara Blend perd ainsi sa prime par rapport au brent et qui fluctuait entre 1 et 3 dollars en raison des qualités considérées comme exceptionnelles du pétrole algérien. Une baisse qui semble confirmer une tendance qui se profile depuis quelques mois, vu qu'en mai dernier, l'OPEP a indiqué que le Sahara Blend avait perdu plus de 8 dollars en mars et plus de 5 en avril. Un recul des prix qui se fait ressentir sur la moyenne des cours en glissement annuel, vu que le rapport du pool pétrolier précise que le prix moyen du brut algérien s'est établi à 107,89 dollars le baril contre 113,93 dollars durant la même période de 2012. Une situation que l'on peut attribuer à divers facteurs comme les pressions que subit actuellement le cours du brent de mer du Nord, baril de référence pour les pétroles légers, la baisse de la demande et le bouleversement des marchés en raison de la révolution des schistes américains. Cependant, l'évolution des cours des pétroles constituant le panier OPEP au cours du mois de juin fait ressortir des difficultés particulière pour le pétrole algérien qui a évolué à contre-courant de l'évolution des principaux barils de référence. Selon l'APS, «le Merry, le brut vénézuélien, a progressé de 1,35 dollar à 95,37 dollars le baril, alors que le Girassol angolais a grimpé à 104,23 dollars le baril». Une évolution très marquée est également enregistrée pour les prix des principaux bruts légers du paniers OPEP, à l'image du Bonny Light nigérian, qui a «enregistré une petite hausse de 29 cents à 106,12 dollars le baril». Le brut nigérian est ainsi le brut le mieux coté de tout le panier OPEP. Selon l'OPEP, le pétrole algérien, particulièrement connu pour sa faible teneur en soufre, continue de souffrir de la déprime du marché européen du Naphta, en dépit du soutien de nouvelles destinations pour le pétrole algérien en Asie. Aussi et en plus de la faiblesse des marges des raffineurs européens, le cartel pétrolier précise qu'en Europe, le marché des pétroles légers subit des pressions induites par une haute disponibilité de ce genre de bruts en raison principalement de la réorientation vers l'Europe de la majorité des cargaisons qui s'éloignent désormais du marché nord-américain.