Pas inquiétés du tout, ces restaurateurs d'un soir empestent, à longueur de soirée, les rues et surtout les cités populaires. Comme chaque année, durant les soirées du Ramadhan, un phénomène fait son apparition : les grillades sur les trottoirs. Attirés par le gain facile, certains n'hésitent pas à transformer leur garage ou un local dans une construction inachevée en véritable restaurant clandestin. Ce phénomène a fait tache d'huile en absence de contrôle et surtout de sanctions sévères des pouvoirs publics. Pour pimenter la «sahra», d'interminables parties de cartes et de dominos se suivent et se ressemblent dans plusieurs quartiers. Les jeunes fument cigarette sur cigarette, remplissant leurs poumons de nicotine, d'autres aggravent leur cas en se convertissant au narguilé, surtout dans les grands salons de thé et des hôtels cinq étoiles où, pourtant, la prestation est payante. Au fur et à mesure que le Ramadhan avance, les nuits sont de plus en plus animées et éclairées. Les familles sortent pour faire du lèche-vitrines et repérer à l'avance les bonnes affaires pour l'Aïd, avant la flambée des prix. Mais le Ramadhan est malheureusement une période propice à l'anarchie et au désordre. Les automobilistes stationnent n'importe comment et les gardiens de parking informels augmentent leur tarif. L'automobiliste n'a pas le choix : ou il paie, ou il court le risque de se faire voler son autoradio ou retrouver une des ses roues crevée ! L'autre phénomène de retour à chaque Ramadhan, ce sont les marchands de brochettes ambulants qui étalent leur marchandise dans des conditions d'hygiène déplorables. Pas inquiétés du tout, ces restaurateurs d'un soir empestent, à longueur de soirée, les rues et surtout les cités populaires. La viande est congelée sans aucune norme et aucun contrôle. Plusieurs intoxications ont été enregistrées, pourtant ce commerce illégal semble avoir de beaux jours devant lui. On est loin des sorties médiatiques fracassantes du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, qui a promis de mettre fin à ce genre de pratiques. La police est prompte à mettre un sabot à un véhicule mal stationné ou retirer le permis à un conducteur qui a appuyé un peu trop sur l'accélérateur, mais les gardiens autoproclamés des parkings n'ont jamais été inquiétés. Ni mise en garde, ni arrestation. A aucun moment, on n'a assisté à une campagne de lutte contre ce fléau, comme ce fut le cas pour les marchés informels. Les citoyens se demandent où est l'autorité de l'Etat. Le Ramadhan est aussi une période de tous les excès, alors que l'islam prône le «juste milieu». Certains croyants oublient que l'essentiel est dans la spiritualité et l'élévation de l'âme…