Au volant, plus de 90% de nos décisions et de nos gestes dépendent de ce que nos yeux voient. Grâce à la vision sélective, le cerveau choisit les informations pertinentes à la conduite. En bougeant les yeux d'une source d'informations à une autre, panneau, chaussée, intersection, cycliste, etc, votre cerveau est constamment présent à tout ce qui se passe sur la route. Beaucoup de conducteurs ont un défaut visuel ou mal corrigé et pensent bien voir. Rappelons que l'acuité visuelle minimale exigée pour conduire une voiture ou une moto est de 5/10 pour l'ensemble des 2 yeux (avec correction si nécessaire)… Soyons vigilants ! Une bonne vision est un gage de sécurité ! 1. Pour maîtriser sa conduite en toute sécurité, il faut savoir regarder ! Pour conduire, la vision centrale et la vision périphérique de chaque œil sont sollicitées. L'ensemble des deux correspond au champ de vision qui est de 180°. La vision centrale : elle permet de voir ce que l'on a devant soi, en couleur et de façon très précise. La vision périphérique : elle permet de surveiller ce qui se passe sur les côtés, tout en regardant devant soi, mais les images sont floues, les formes et les couleurs imprécises. Pour le conducteur, la vision périphérique a cependant une fonction très importante d'alerte, comme, par exemple détecter l'apparition d'un enfant qui traverse la route. 2. Pour éviter d'être surpris, il faut savoir regarder ! Savoir regarder, c'est voir large, voir loin et voir tout autour de soi ! Tout en roulant, les yeux doivent : • Repérer les éléments de la situation de conduite (vision périphérique) • Avant d'identifier ce qu'ils ont besoin de voir (vision centrale) • Pour décider de l'action éventuelle à entreprendre (ralentir, accélérer, freiner) Les 2 yeux doivent effectuer en permanence un large balayage, et utiliser ses rétroviseurs pour regarder autour de soi et tourner la tête pour regarder dans les angles morts ! Attention ! Regarder droit devant soi sans bouger les yeux, rétrécit le champ de la vision et peut créer un effet hypnotique. 3. Testez votre champ visuel ! • Regarder loin Vous devez vous habituer à couvrir d'un regard un pâté de maisons devant vous, sur les routes à circulation rapide, cette distance devrait être portée à environ un kilomètre, de façon à prévoir les obstacles et à voir venir les dangers. La signalisation routière et les indices de danger. • En ligne droite Regarder loin au centre de la voie afin de bien centrer votre véhicule et de conserver une conduite stable. • Lors de virages Regarder jusqu'au fond des virages afin d'apercevoir les obstacles et de diriger votre véhicule en souplesse. • Agrandir son champ visuel Vous devez être en mesure de déceler tout mouvement ou possibilité de mouvement. Vous devez donc balayer du regard : • La chaussée ; • les côtés de la chaussée et les trottoirs ; • les entrées et les intersections . Vous devez également regarder de bas en haut pour évaluer l'état de la chaussée, repérer les marques sur la chaussée, voir les panneaux suspendus et les feux de circulation. Plus votre champ visuel est étendu, plus vous avez d'informations à votre disposition. Vous pouvez donc réagir plus tôt aux indices de danger. Le champ visuel diminue considérablement quand la vitesse augmente. A haute vitesse, il ne vous reste qu'une vision appelé «vision en tunnel». Attention les porteurs de casque ! Pour les motards et autres porteurs de casque, le champ de vision est limité en hauteur et en périphérie. Nous conseillons de choisir un casque homologué, le choix du casque est très important. 4. Votre vue et la vitesse Notre vision est normalement adaptée à la vitesse de la marche, mais attention, plus la vitesse est élevée, plus le champ de vision se rétrécit, sans que l'on en prenne véritablement conscience. 5. Votre vue et la nuit Notre œil n'est pas conçu pour voir la nuit. La vision centrale est moins précise, ce qui fausse l'appréciation des distances. De plus, l'éblouissement par de feux mal réglés peut rendre le conducteur aveugle quelques secondes. 6. Votre vue et l'âge De l'adolescent à l'âge adulte, commence par l'utilisation du vélo ou du cyclomoteur, conduire une voiture sur les routes, il aura besoin de toutes ses capacités visuelles. S'il porte des lunettes ou des lentilles, il ne devra jamais négliger de porter sa correction quelle que soit la durée ou la destination du déplacement. Attention à partir de l'âge de 45 ans, les différentes fonctions de la vue commencent à se modifier. • La sensibilité à l'éblouissement augmente de façon importante. • Le champ visuel se rétrécit progressivement à partir de 50 ans, un conducteur âgé roulant vite peut percuter un animal surgissant latéralement sans qu'il ait eu la capacité physiologique de le voir. • La réduction de la taille de la pupille réduit la luminosité atteignant la rétine. • La baisse de la vision des couleurs est constante chez les personnes âgées. L'appréciation du relief devient difficile. Une bonne pratique serait de faire un examen ophtalmologique, à partir de 50 ou 60 ans, tous les 2 ans, est conseillé. La conduite automobile chez les personnes âgées : questions et évaluations. La fréquence des accidents rapportée à la distance parcourue augmente chez le sujet âgé par rapport au sujet d'âge moyen. L'aptitude à la conduite peut être diminuée du fait de problèmes visuel, auditif, musculaire et de reconnaissance. Les personnes âgées sont plus exposées aux dangers de la route. Les accidents provoqués par la personne âgée ont lieu plus souvent aux intersections et à vitesse réduite, ils sont souvent en rapport avec la non-observation des panneaux de signalisation et le non-respect du code de la route (refus de priorité, changement de direction sans clignotant, passages interdits, etc.) Chez la personne âgée les troubles de la reconnaissance et amnésiques sont fréquents, le défaut d'attention également. L'endormissement au volant est plus volontiers, car les troubles de sommeil sont fréquents. L'aptitude à la conduite est également réduite par les maladies liées à l'âge et par les effets secondaires des médicaments administrés pour traiter certaines maladies chroniques. Les accidents provoqués par les personnes âgées surviennent plus volontiers à la faveur de situations de conduite qui exigent une décision rapide avec des capacités de jugement quasi instantanées. Enfin, il faut savoir que l'âge chronologique n'est pas le seul paramètre à prendre en considération, tant que les facultés auditives, visuelles et cognitives restent correctes, en sachant de plus que les personnes qui ont beaucoup conduit, dans leur existence, ont gardé des réflexes salvateurs.