L'état-major de l'armée et celui de la Gendarmerie nationale ont répondu d'une manière spectaculaire au lendemain de l'attentat perpétré contre un escadron de commandos tunisien, faisant neuf morts dont trois égorgés, ce lundi dans un accrochage avec un groupe armé au djebel Chaâmbi, près de la frontière tuniso-algérienne. En effet, selon des sources militaires, entre les services de sécurité algériens et tunisiens s'échangent en temps réel des informations sécuritaires sur l'identité des terroristes auteurs de cet attentat. Mieux encore, le Centre militaire d'investigations (CMI) a récupéré hier le terroriste Kamel Ben Arbia, alias Abou Fida, à l'effet de lui soustraire des informations ayant trait à ses acolytes retranchés au djebel Chaâmbi. Selon les mêmes sources, il aurait fourni aux enquêteurs du CMI des informations relevant de la sécurité nationale. Sur le terrain, un ordre a été donné pour renforcer et durcir les contrôles des personnes et des biens, où chaque personne ou un bien en déplacement sur un rayon de 30 km par rapport aux frontières subira systématiquement un contrôle d'identité. Quant à la sécurité des lieux, six hélicoptères militaires, de type Augusta Westland 109 LUH, de l'unité aérienne de la gendarmerie aux côtés de celle de l'aviation composée de trois avions de chasse à vision nocturne, n'ont pas coupé les réacteurs toute la nuit. «Cette unité aérienne survolera les quatre villes frontalières allant d'El Tarf jusqu'à El Oued. Au minimum six hélicoptères de dernière génération type Augusta assureront également une couverture aérienne et l'accompagnement des unités terrestres dans leurs missions de contrôle et d'intervention sur le tracé frontalier Est», explique une source proche du commandement de la Gendarmerie nationale. Sur terre, quelque 500 véhicules tout-terrain assurent une surveillance H24 du tracé frontalier avec la Tunisie sur 965 kilomètres, traversant les wilayas d'El Tarf, Souk Ahras, Tébessa et El Oued. Cette task-force représente le plus puissant déploiement des garde-frontières et militaires jamais observé dans les wilayas frontalières. L'alerte maximale a été décrétée au lendemain de l'arrestation par les services de sécurité et de lutte contre le terrorisme, la semaine dernière, d'un dangereux terroriste dans la wilaya d'El Oued, près de la frontière algéro-tunisienne. Il s'agit de Kamel Ben Arbia, alias Abou Fida, émir de son état en Algérie et faisant partie des terroristes algériens retranchés avec leurs acolytes tunisiens au djebel Chaâmbi (Tunisie). Originaire d'El Oued, en bonne santé, il est activement recherché par les autorités tunisiennes et algériennes. Il fait partie d'un dangereux groupe de sept terroristes, tous fichés par les services des armées tunisienne et algérienne. Selon cette liste, ses acolytes sont Khaled Hamadi Chayeb, Ismaïl Ghrissi, Mahmoud Saad Hassine, Abdelghani Ouhichi, Ahmed Ben Ahmed Baccar et Mohamed Larbi Ben Massoud Ben Ali. Quant aux terroristes tunisiens retranchés au mont Chaâmbi, dénoncés par Ben Arbia Abou Fida, ils s'agit de Ali Ben Mustapha Ben Saad Kalai, Farid Ben Salah Ben Ali Barhoumi, Mohamed Fathi Ben Mohamed Midani Ben Mohamed Hajji, Mohamed Ben Mokhtar Ben Brahim Ferchichi, Mohamed Naceur Ben Mohamed Larbi Ben Mouldi Mbarki, Mourad Ben Mahmoud Ben Ahmed Jelassi, Mourad Ben Alala Ben Hamed Gharssalli, Makram Ben Ali Ben Larbi Mouelhi, Noureddine Ben Tahar Ben Haj Belgacem, Wael Ben Mongi Ben Mohamed Boussaïdi, Wael Ben Mohamed Saïd Ben Béchir Oueslati. Ces mesures de sécurité exceptionnelles ont, par ailleurs, pratiquement éradiqué le trafic des contrebandiers entre l'Algérie, la Tunisie et la Libye. «Les itinéraires empruntés par les contrebandiers sont également utilisés par les terroristes. Le renforcement des actions des unités relevant des commandements militaire et des garde-frontières, pour préserver la sécurité des frontières terrestres, a eu un effet secondaire négatif sur l'activité de la contrebande», a relevé une source de la Gendarmerie nationale.