Un groupe de sages-femmes skikdi évoque la possibilité pour la femme d'inclure dans le contrat de mariage des clauses relatives au travail, aux études, au foyer conjugal, au domicile, à la polygamie, à la planification familiale, au respect de l'intégrité du corps ainsi qu'à l'autonomie des biens matrimoniaux. L'association El Hayet des sages-femmes de la wilaya de Skikda lance depuis un certain temps des campagnes de sensibilisation envers les femmes pour les conduire à inclure des clauses lors de l'établissement du contrat de mariage en conformité avec le code de la famille et la charia. Des membres de cette association s'étonnent que l'officier de l'état civil n'évoque pas ce droit aux couples. La présidente de l'association El Hayet, Mme Fatiha Boutaleb ainsi qu'un groupe de sages-femmes avec lesquelles nous nous sommes entretenus, en marge de la célébration de la Journée mondiale des sages-femmes, évoquent la possibilité pour la femme d'inclure dans le contrat de mariage des clauses relatives au travail, aux études, au foyer conjugal, au domicile, à la polygamie, à la planification familiale, au respect de l'intégrité du corps ainsi qu'à l'autonomie des biens matrimoniaux. Elles évoquent le refus de l'officier de l'état civil d'inclure ces clauses et les oriente vers le notaire. Cette association axe sa campagne de sensibilisation des femmes sur 18 articles d'un contrat modèle de mariage inspiré des rencontres régionales et nationales pour la promotion des droits des femmes au Maghreb, en partenariat avec Global Rights, un partenaire de la justice. “Condition bien pensée, conflit évité”, un slogan cher aux défenseurs des droits civiques et matériels des femmes. Cette association est très active également dans la formation continue des sages-femmes organisant des formations sur les techniques de communication dans les prestations de services, des ateliers de formation sur la pose et le retrait du stérilet, la prise en charge des problèmes de la maternité à haut risque, le dépistage du cancer du col de l'utérus et du sein ainsi que les techniques de dépistage du frottis cervico-vaginal (FCV). En partenariat avec les secteurs sanitaires et les cliniques privées, des formations post-natales comme la promotion de l'allaitement maternel, la prise en charge du nouveau-né en salle de naissance et la prise en charge du nourrisson sur le plan nutritionnel et le développement psychomoteur sont dispensées. Les sages-femmes s'occupent également de l'éducation sanitaire ciblant la femme et l'enfant avec des sorties sur le terrain au niveau des régions rurales enclavées. Ces journées d'étude, de formation et de sensibilisation sont généralement sponsorisées par des laboratoires pharmaceutiques, la formation continue et la clinique Abou El Kacem à Skikda. Une journée d'étude, assurée par des spécialistes en gynécologie, a été organisée le 12 mai à l'école paramédicale de Skikda en présence de Mme Akila Guerrouche, la présidente de l'Union nationale de sages-femmes. Le rôle prépondérant de la sage-femme dans la détection précoce de certaines maladies et cancers a été signalé. Les sages-femmes que nous avons rencontrées en marge de ces journées d'étude et d'hommage aux sages-femmes, évoquent avec beaucoup d'appréhension le vide juridique quand elles sont appelées à comparaître en justice. Une sage-femme nous dira : “Nous sommes à chaque fois attaquées en justice pour la plus banale des choses et nous sommes à chaque fois abandonnées à notre sort devant le juge”. Les difficultés de la mission de la sage-femme sont également un thème pour la sensibilisation de la société sur les difficultés que rencontrent les sages-femmes dans leur noble mission. Une autre journée d'étude entrant dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la sage-femme avec la collaboration de l'EPSP est prévue le 28 du mois courant sur le rôle de la sage-femme dans la santé de proximité, la stérilité du couple, la procréation médicalement assistée et les techniques de la célioscopie. En conclusion, Mme Fatiha Boutaleb nous dira : “La sage-femme peut être l'amie, la confidente et la conseillère de la femme.” Ne dit-on pas que la sage- femme fait le plus beau métier du monde ? A. Boukarine