Après plusieurs reports, le verdict est tombé dans l'affaire de l'ex-directeur du centre pour personnes âgées de la commune de Ben Badis, connue sous le nom d'El Haria. Le concerné, M. B., cadre de la direction de l'action sociale, a été condamné par le tribunal d'El Khroub à une année de prison ferme, alors que deux de ses complices, B. A. et A. L., ex-membres du staff administratif, devront s'acquitter d'une amende dans une affaire de détournement de deniers publics et autres objets de valeur appartenant au dispensaire du centre. La genèse de l'affaire remonte au mois d'août 2004, lors d'une visite d'inspection effectuée à Constantine par Tayeb Belaïz, ex-ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale et actuel ministre de la Justice et garde des Sceaux. En visitant le centre des vieillards de la commune de Ben Badis, le ministre avait été choqué à l'époque par les conditions de séjour des personnes âgées, comparables selon la description à celles de la fameuse prison d'Alcatraz. Les doléances des résidants l'avaient incité à décider sur-le-champs de la fermeture définitive du centre, pour ordonner ensuite l'ouverture d'une enquête sur les pratiques pour les moins douteuses de l'ex-directeur du centre et ses proches collaborateurs. Une décision qui poussera aussi les pensionnaires, victimes de vols et de détournements, à engager une action en justice contre le concerné, qui aboutira après une enquête diligentée par les services de la Gendarmerie nationale suivie d'une longue cabale judiciaire. L'affaire qui n'a pas manqué de défrayer la chronique à Constantine présente des aspects assez particuliers, vu que le concerné est un militant du RND, notoirement connu pour ses sorties médiatiques, surtout qu'il demeure membre de plusieurs associations, dont l'illustre fondation Ben Badis, alors que la télévision n'a pas manqué de le solliciter à diverses occasions pour parler, à sa manière, de la culture et de la musique face à des spectateurs qui eux, par contre, connaissaient bien son histoire.