A l'occasion du vingtième anniversaire de la disparition de Mahieddine Bachtarzi, un hommage lui a été rendu, jeudi soir, au Théâtre national d'Alger. Le théâtre, avec sa capacité d'accueil, a eu du mal à contenir tous les invités. Ainsi, la famille artistique, les proches et des anonymes sont venus en force pour se remémorer le temps d'une soirée, la vie et de l'œuvre de ce monstre sacré, entre autres, du théâtre. L'initiatrice de cette soirée, à savoir l'association El Assima, a concocté un programme culturel varié. Le coup d'envoi de la soirée a été étrenné par l'association musicale Djazira, laquelle a interprété de langoureux morceaux andalous, sous la houlette de Bachir Mazouni. Après un interminable discours de bienvenue et d'hommage à la fois, déclamé par la speakerine Amina Belouizdad, la soirée s'est poursuivie par le passage d'une pléiade d'artistes dont Latifa Benakoude, Mourad Djaâfri, Samir Toumi et Mohamed Lamari. Tous ces artistes ont repris à l'unisson avec le public leurs plus beaux tubes, accompagnés par l'orchestre national de l'ENRS et sous la direction de M. Kechoud. L'animateur de la soirée, Hamidou, a eu le plaisir de gratifier l'assistance d'un a capella en langue kabyle intitulé Mata nastarihou. Une chanson dont la traduction a été confiée à Amar Azzouz. Le chanteur Hamidou qui a eu la lourde tâche d'orchestrer cette sympathique soirée a invité sur les planches quelques grosses pointures du théâtre pour justement donner leur témoignage sur leur maître. Ainsi, Sid Ali Kouiret, Farida Saboundji et Fatiha Berbère ont évoqué des souvenirs de leur jeunesse passée aux côtés de Mahieddine Bachtarzi. Un homme qui leur a prodigué les meilleurs conseils et qui les a boostés sur le chemin de la notoriété. Tous ont reconnu qu'il était une encyclopédie universelle. « C'est à travers la formation qu'il nous a léguée que le message est passé », dira en substance le comédien Sid Ali Kouiret. Pour Farida Saboundji, elle s'est rappelée le nombre de pièces qu'elle a jouées avec le défunt, sur les planches de ce même théâtre qui porte aujourd'hui son nom. « J'ai commencé à l'âge de 13 ans à exercer ce métier avec beaucoup de passion. Je suis heureuse d'avoir été formée par une grosse pointure. Je continuerai à exercer ce métier jusqu'à mon dernier souffle », confiera Farida Saboundji. Fatiha Berbère, pour sa part, remontera loin dans le temps, à ses tout premiers débuts avec le regretté Bachtarzi. « J'ai débuté à l'âge de 15 ans à Paris avec le regretté Bachtarzi. Ma carrière a été jalonnée de succès grâce à l'enseignement de poids que j'ai reçu de la part de cet homme irremplaçable », argumentera l'artiste. Le programme musical se clôturera par la prestigieuse association El Moussilia, et ce, sous la direction de Nacer Benmerabet. Cette dernière exécutera avec un véritable délice une touchia Ramla maya, suivie entre autres de Ya rabbi khal el hel et un insiraf. Le baisser de rideau final se fera avec la remise d'un tableau exécuté par l'artiste peintre Chabani Brahem qui, tout au long de la soirée, s'est attelé à reproduire le portrait de Mahieddine Bachtarzi. Un portrait qui sera offert... à Madame la ministre de Culture. La veuve du défunt s'est vu remettre, pour sa part, un bouquet de fleurs. Comme quoi, la consécration symbolique est revenue au principal organisateur de la soirée et non pas à la famille du pionnier du théâtre.