Des projets d'utilité publique, financés, n'ont jamais vu le jour, des particuliers squattent des terrains en toute impunité, des associations activent dans l'illégalité… le tout avec la bénédiction des officiels. Il est des situations à Souk Ahras qui sont condamnables sans appel car porteuses de preuves irréfutables de l'inculpation de leurs auteurs. Le projet d'un stade à la cité Ahmed Loulou annoncé avec fanfare, est aujourd'hui témoin de la gabegie et de l'impunité. Du tartan et accessoires, du béton et autres matériaux de construction ont été abandonnés à même le sol depuis plus d'une année pour justifier une enveloppe de plus de 70 millions de dinars. L'association ESSA- bis créée dans l'illégalité procède au retrait d'environ 5 millions de dinars sans passation de consignes, sans assemblée générale élective et pis encore, dépense l'argent de l'Etat dans l'informel. Le tout avec la bénédiction des officiels. Des sportifs issus de cette même association s'en démarquent: «Nous avons eu vent de certaines opérations recette-dépense qui ont eu lieu dans l'opacité; nous interpellons les services de sécurité pour ouvrir une enquête judiciaire.» Les archives du troisième arrondissement conservent plusieurs autres scandales étouffés dans le secteur de la jeunesse et des sports. «L'officier qui était de connivence avec les auteurs des délits auxquels vous faites allusion, a été muté par mesure disciplinaire», a indiqué une source digne de foi. Un fonctionnaire de l'APC de Souk Ahras qui n'est pas à son unique frasque, squatte près de 600 m2 d'une propriété domaniale ; il présente un vrai-faux document pour le prouver, et prive d'authentiques propriétaires d'une bâtisse d'être raccordés au réseau d'assainissement. Dans cette même commune ses collègues du service de la réglementation se plaignent des largesses dont jouirait le même employé s'agissant de l'établissement des certificats d'hébergement au profit des personnes étrangères à la municipalité et son implication intrigante dans la gestion du dossier des bidonvilles. Les 520 kg de viande avariée, saisis durant la troisième semaine du mois de Ramadhan par les services de sécurité dénotent, certes, d'une grande cupidité chez le commerçant mais interpellent en même temps le circuit mercantiliste où les complicités sont visibles à l'œil nu. «Les commerçants redoublent d'infractions le mois de Ramadhan ou des surprofits sont garantis par la frénésie des achats qui s'emparent des jeûneurs. N'oubliez pas la présence nuisible de certains représentants des organisations nationales et autres associations locales qui se convertissent toutes en restaurants de la charité où les factures coulent à flots et où les prix gonflés ne sont guère contrôlés. J'ai moi-même été sollicité pour faire dans l'illégal par le biais d'une organisation nationale faisant valoir chaque bout de chemin son caractère nationaliste», a expliqué un commerçant. Recrudescence de la contrebande Des quantités énormes de lait en sachet sont récupérées quotidiennement par une crèmerie du centre-ville qui en fait usage comme produit collecté auprès des fermes et le renvoyer aux unités de production avec, en sus, une subvention de l'Etat. Le citoyen lambda en connaît les détails, ceux de la DSA (direction des services agricoles), la DCP (direction du contrôle des prix) et les policiers «n'en ont pas eu vent». Ce même mois a connu une recrudescence de la contrebande et c'est des chiffres communiqués quotidiennement par les différents services de sécurité et ceux des Douanes qui l'attestent. A la cité Zedira, deux immeubles menacent ruine, une année après leur attribution sans que personne ne s'en offusque et l'opinion publique en est encore sidérée. Les cités dortoirs et les malfaçons criardes n'ont pas laissé indifférent le Premier ministre qui a tout dit sur les bureaux d'études en une phrase. A Heddada, plaque tournante du trafic en tout genre, les contrebandiers et leurs relais parmi la gent bien introduite, font semblant de subir l'étau resserré par l'armée pour se redéployer en temps opportun. Combustibles, produits alimentaires, articles électroménagers, armes munitions, psychotropes, viagra et organes vitaux collectés auprès des aliénés mentaux font partie du lot. C'est pour cette raison et bien d'autres que l'on refuse depuis plus de 20 ans une cour de justice à Souk Ahras.