La question palestinienne est l'objet cette semaine de deux informations. La première devrait normalement être bonne, et concerne la reprise des négociations israélo-palestiniennes mercredi prochain. La seconde vide la première de toute sa substance, puisqu'elle porte sur la construction de nouveaux logements dans les colonies israéliennes ; il s'agit du renforcement de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens, étant convenu pour les Palestiniens que son gel au moins constitue le préalable à toute négociation. Ce n'est peut-être pas ce qui avait été explicitement convenu au début du mois de juillet dernier, lorsque le secrétaire d'Etat américain avait annoncé la reprise des pourparlers en question, mais pour les Palestiniens, cela relève de l'évidence. Les Américains considèrent cela, quant à eux, comme des mesures de confiance. Qu'en reste-t-il donc ? A quoi devraient-elles servir, si elles sont condamnées à l'échec ? Un autre mauvais coup, comme on en compte tant dans ce dossier, les Etats-Unis condamnant une nouvelle fois la colonisation israélienne ! C'est cette intransigeance qui avait conduit à l'échec toutes les tentatives menées durant le premier mandat du président américain Barack Obama, et amené son émissaire George Mitchell à démissionner de son poste. Il y a donc continuité, les autorités israéliennes refusant même de prendre en considération le rendez-vous de mercredi prochain avec les Palestiniens, comme s'il fallait faire comprendre à ces derniers et au monde entier que tout a été dit, entre autres que les Israéliens sont contre la création d'un Etat palestinien, et que dans le même temps, il n'y aura pas de solution dans le cadre d'un seul Etat. Ils ont ainsi annoncé la construction de nouveaux logements dans des colonies en Cisjordanie occupée. La porte-parole de la diplomatie américaine a assuré que les Etats-Unis avaient fait part de leur «préoccupation» auprès de leur allié israélien et elle a rappelé la position de principe de Washington sur la colonisation israélienne: «Nous n'acceptons pas la légitimité de la poursuite de l'activité de colonisation. Le secrétaire d'Etat a dit clairement qu'il pensait que les deux parties étaient assises à la table en étant de bonne foi et engagées à collaborer pour avancer.» Malgré cet acte qui pousse à l'échec, Mme Jennifer Psaki a précisé que ce deuxième cycle de pourparlers se déroulera sous l'égide du représentant spécial du gouvernement américain sur ce dossier, l'ambassadeur Martin Indyk, les négociateurs israélien Tzipi Livni et palestinien Saëb Erakat avaient réamorcé les 29 et 30 juillet à Washington un dialogue direct, sous les auspices de M. Kerry qui s'était rendu dans la région à six reprises depuis le mois de mars. Les deux camps avaient accepté d'œuvrer pour un accord de paix final d'ici neuf mois et prévu de se revoir à la mi-août. L'on retiendra aussi des propos de Mme Psaki que John Kerry et Mme Susan Rice, chef du Conseil de sécurité nationale (le cabinet de politique étrangère de la Maison-Blanche) devaient recevoir pratiquement à la même date, à la Maison-Blanche, les dirigeants des communautés juive et arabe américaines pour discuter du processus de paix, une démarche pour le moins nouvelle, les approches précédentes n'ayant concerné jusque-là que les officiels des différents pays. Pourquoi tant d'efforts, si rien n'incite à l'optimisme ?