La dégradation des mœurs a atteint des degrés inimaginables, à telle enseigne que la notion de respect au sacré, qui plus est s'agissant de défunts, a totalement disparu. Ni les vivants et encore moins leurs morts ne peuvent dormir en paix à Guelma. Ce qui c'est passé le deuxième jour de l'Aïd au cimetière Baghdoucha de la ville restera gravé dans la mémoire collective. Le cadavre d'une femme y a été déterré. Devant cette découverte macabre, dans un lieu sacré, le choc et la consternation ont ébranlé les nombreux visiteurs. La population s'interroge et les langues se délient. En effet, selon les premiers éléments d'information, c'est le corps d'une femme, enterré le 27e jour du Ramadhan, qui a été exhumé. Il était en état de décomposition lorsqu'il a été découvert au cimetière central par les visiteurs tôt ce vendredi. Selon nos sources, la tombe de la défunte a été partiellement éventrée pour en extirper le corps. Des témoins oculaires nous confirment qu'il était enveloppé dans un linceul. Aussitôt alertés, les éléments de la Protection civile ont transporté le cadavre à l'hôpital Dr Okbi de Guelma, pour y subir une autopsie. Une procédure, selon des sources hospitalières, diligentée pour les besoins de l'enquête qui devrait déterminer la date du décès, et répondre aux questions, notamment de savoir si la mort était naturelle, si le cadavre a subi une quelconque mutilation ou amputation d'organes à des fins occultes. Selon les mêmes sources toutes les thèses et pistes demeurent à explorer, d'autant, que le cadavre en question est anonyme. A ce sujet, un employé de l'APC en poste au cimetière, a été incapable de nous communiquer l'identité de la défunte, ni même le permis d'inhumer et encore moins une quelconque trace écrite de l'enterrement. A titre informatif, le corps de la défunte n'a pas, a ce jour, été réclamé. Une situation qui en dit long sur l'anarchie qui règnent dans ce cimetière. «C'est la goutte de trop, nos morts ne reposent même plus en paix», s'indignent des visiteurs que nous avons rencontrés hier à l'entrée du cimetière. Ils évoquaient tous le scandale de la veille. Et d'ajouter : «A chaque visite c'est le même constat accablant que nous faisons avec fatalisme.» En clair, si les immondices, l'absence d'alignement des tombes, les profanations quotidiennes (destruction et détérioration des pierres tombales) et le bisness malsain des fossoyeurs sont le quotidien des Guelmis, les autorités locales demeurent aussi muettes que des carpes, et pis encore ne prennent aucune mesure face à ces débordements intolérables.