La ville de Guelma, qui abrite à présent plus de 160 000 habitants, accuse un déficit certain en matière de cimetières, car il n'en existe que trois, mais qui sont exigus et saturés, notamment un qui est privilégié par les familles guelmies pour des raisons sentimentales. Fonctionnel à la fin des années 1940, le cimetière de Guelma, appelé communément Baghdoucha, implanté à Bab Skikda, abrite de nombreuses générations. Grâce à une généreuse donation des propriétaires terriens, il a bénéficié d'une extension de plusieurs hectares au début des années 1970. Chef-lieu de wilaya, la ville de Guelma, qui abrite à présent plus de 160 000 habitants, accuse un déficit certain en matière de cimetières, car il n'en existe que trois, mais qui sont exigus et saturés, notamment un qui est privilégié par les familles guelmies pour des raisons sentimentales. En dépit de l'exiguïté des espaces, ces familles préfèrent enterrer leurs proches à côté des grands-parents, oncles, frères, enfants décédés depuis des dizaines d'années. Cette situation a engendré un dysfonctionnement de ce site de repos éternel, puisque les tombes ne sont soumises à aucun alignement décent, l'essentiel est d'enterrer le père aux côtés de la mère ! Munis du permis d'inhumer, les parents du défunt choisissent l'emplacement qui leur sied, empiètent sur les tombes existantes et arrivent à leurs fins en graissant la patte aux fossoyeurs, des ouvriers communaux affectés à cette fonction. Faute de régisseur et de rigueur, la situation empire d'année en année, et d'aucuns déplorent que les tombes de leurs proches soient devenues inaccessibles, car les allées de servitude abritent désormais d'autres tombes. Le cimetière de la ville est dans un état inacceptable, les visiteurs éprouvent d'énormes difficultés pour accéder aux tombes de leurs disparus, et des chutes accidentelles sont régulièrement enregistrées. Par ailleurs, faute d'entretien, de suivi et de sérieux, ce cimetière s'illustre par l'invasion des herbes folles, des broussailles, ronces, où se terrent parfois des mulots et des serpents qui sèment la terreur au sein de la gent féminine. En hiver, la boue occasionne des désagréments aux personnes venues se recueillir sur les tombes de leurs proches, alors qu'en été des vents soulevant des mottes de terre empoisonnent les lieux. La situation est devenue critique. Des Guelmis envient l'état exemplaire des cimetières de certaines villes algériennes, où la réglementation est appliquée strictement et nul n'est au-dessus des lois de la République ! Une décision administrative prise par les autorités locales s'avère urgente pour mettre le holà à ces dérives intolérables. Un nouveau cimetière de plusieurs dizaines d'hectares, implanté à trois kilomètres de la ville, sur la route de Aïn Larbi, a été acquis il y a de nombreuses années par une ancienne APC. Il est clôturé, aménagé d'allées bitumées et dispose de structures d'accompagnement. Son exploitation devra être lancée avant la fin de l'année, et il est vital d'y affecter un régisseur qui veillera à la désignation des carrés d'inhumation dans un ordre adéquat. Ce dernier sera chargé de la tenue d'un registre officiel où seront mentionnés l'identité, l'âge, la date d'enterrement du défunt et le lieu exact de sa tombe, comme cela se pratique sous d'autres cieux. Les services compétents de la wilaya gagneraient à s'impliquer pour faire appliquer les lois de la République, car les élus locaux brillent par leur incompétence et leur laxisme.