Ils étaient 1724 candidats à se déplacer, hier, pour se disputer 93 postes octroyés à la direction de l'éducation d'Alger-Centre : 25 postes au lycée, 41 dans le cycle moyen et 27 dans le primaire. Les questions sont faciles» ; «j'étais à l'aise» et «je sens que j'ai pu convaincre les membres de la commission du jury». Telles sont, entre autres, les impressions des candidats au concours du recrutement des enseignants organisé hier par la direction d'Alger-Centre au lycée El Idrissi. Mais la crainte de ces candidats se situe à un autre niveau. Ni l'ancienneté encore moins l'expérience de ces candidats ne peuvent égaler ce «critère» de coefficient dominant : le piston ! Ils sont 1724 candidats qui se sont déplacés hier pour se disputer 93 postes octroyés à la direction de l'éducation d'Alger-Centre : 25 postes au lycée, 41 dans le cycle moyen et 27 dans le primaire. Il n'y a qu'un seul poste pour la gestion économie pour 309 postulants (14 diplômés en master et 295 licenciés) dont 290 femmes. En revanche, le dessin, auquel un seul post budgétaire a été réservé, ne trouve pas preneur. Zéro candidat pour cette matière enseignée au cycle moyen. Les grands absents de ce concours également sont les diplômés de licence LMD. «Aucun candidat n'a postulé», affirme Assia Atmani, chef du service scolarité et examens à la direction de l'éducation d'Alger-Centre. La commission de jury est composée d'inspecteurs de l'éducation, de proviseurs, de directeur du cycle moyen, directeur du cycle primaire ainsi que professeurs responsables de la matière. De l'avis de Nouar Larbi, secrétaire général du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), le système de notation adopté cette année pourra réduire les cas de candidats épaulés. Ainsi, l'entretien oral est noté sur 3 points : 1 point pour les capacités et l'apparence physique, 1 point pour la capacité du candidat à communiquer et le dernier point pour la capacité d'analyse et de synthèse. Les 17 points restant réservés à l'étude du dossier, dont 6 points pour l'expérience. «Des dispositions ont été prises cette année pour réduire les cas de fraude. Le formulaire où figurent les notes d'évaluation de l'oral doit être signé par le candidat après l'attribution de la note. Ainsi, ce dernier est au courant de ses notes dès la fin de l'entretien», déclare Nouar Larbi, qui cite les propos du directeur du personnel du ministère de l'Education nationale. D'après ses dires, ce formulaire accompagnera le dossier du candidat au niveau de la Fonction publique. «Cette institution a décidé cette année de ne pas annoncer les résultats avant d'avoir effectué un contrôle préalable pour identifier des éventuelles anomalies», explique le syndicaliste. Ces mesures peuvent-elles mettre fin au favoritisme de certains candidats bien appuyés ? «On ne peut pas faire mieux», estime Nouar Larbi. Mais le formulaire de notation adopté par la direction de l'éducation d'Alger-Centre, qui porte dans sa première partie des renseignements sur le candidat, a été signé par ce dernier avant l'entretien, comme l'indique ce document. Sur cette feuille figurent également le barème de l'entretien oral ainsi que des cases pour les notes attribuées ; des cases pour le nom, la fonction, la spécialité et la signature des trois membres du jury y figurent également. Cependant, les candidats n'ont pas connu leur note, comme l'explique le SG du Cnapest. Ce document ne signifie en aucun cas que le candidat doit signer sur sa note. Par ailleurs, Idir Achour, porte-parole du CLA, déclare qu'il n'est pas au courant de cette mesure et appelle à l'affichage des notes des candidats qui accompagnera l'affichage des résultats du concours. Pour sa part, le Cnapest suggère une autre manière de faire pour diminuer le piston lors du recrutement : «Il faut installer dans chaque wilaya une commission de contrôle composée d'un représentant du syndicat du secteur, d'un représentant de l'administration, d'un élu de l'APW, d'un représentant de la Fonction publique ainsi que d'un représentant du ministère des Finances, qui seraient assermentés pour une durée d'une année non renouvelable.» Nouar Larbi considère que, de cette manière, les concours de recrutement auront une certaine crédibilité. «Si des gens arrivent à tricher avec ce dispositif du contrôle, il n'y aura plus rien à faire», ajoute le syndicaliste.