Le passage de l'artiste irakien Redha Abdallah, qui a tenu à véhiculer le malheur de son peuple, a été le fait saillant d'une autre belle soirée», souligne un groupe de jeune fêtards ne manquant pas pour tout l'or du monde, le déplacement à l'ex-Cuicul qui vient de vibrer aux belles paroles de Redha Abdallah, ayant entamé son récital par des chants patriotiques, dédiés à sa patrie meurtrie. Sans transition aucune, le chanteur, qui se produit pour la première fois en Algérie, entame son récital fait de poèmes et musique étudiés par un tube dédié au festival et à la ville de Sétif : El Bit Biti Ya Aghla El Habayeb. Ce tube ne laisse pas indifférent l'assistance qui se met à danser. Ce coup d'essai qui a été une réussite a enflammé l'espace. Interprétant ses plus belles chansons : Ya Sarek Mini Noum, Tiji Lyoum Tghib Sana, connues par une bonne partie de l'assistance, Redha Abdallah apprivoise le public vite conquis. Approché à l'issue de sa première apparition chez nous, l'artiste, ne cachant pas son bonheur, estime qu'il est venu pour s'associer au peuple algérien qui vient de fêter le 50e anniversaire de son indépendance. «Ce premier contact avec le public algérien qui vient d'exprimer sa solidarité avec le peuple irakien sera marqué à jamais dans ma mémoire d'artiste et de citoyen arabe. Appréciant l'art et les productions d'un certain niveau, votre public a démontré qu'il a du goût. Je suis à la fois surpris et enchanté par un tel engouement», dira l'Irakien, l'attraction non seulement de la première partie mais de toute une soirée, a été réussie à tous points de vue. Venu pour se défouler et veiller jusqu'à une heure tardive, le public, qui en a eu pour son argent, sera bien servi par le chanteur de chaâbi, Nacereddine Galiz, qui a repris de fort belle manière les célèbres chansons du défunt El Hachemi Guerrouabi : El Bareh El Bareh Kan Fi Omri Achrine et Fetouma. Le souvenir du grand maître du chaâbi a fait réagir un public enchanté. «C'est toujours un plaisir de chanter à Djemila qui a un superbe public, amateur de bonnes paroles et de belles musiques. Je reviendrai à Sétif à chaque fois qu'on m'invitera et sans hésitation aucune», souligne Nacereddine, un autre habitué de la vieille cité. Zakia Mohamed a, de son côté, rendu hommage à la défunte Warda El Djazaïria avec Fi Youm wa Lila, un morceau qui a été bien perçu par les festivaliers. Samir Staïfi, le chantre de la chanson sétifienne ayant plus que jamais besoin d'un second souffle, a fait vibrer l'assistance en chantant tunisien, Ya Khali Ya Mama Ya Hana Ahla Wasahla Wamarhaba. La sortie de Samir a, non seulement surpris plus d'un, mais aussi ravi le public, découvrant l'autre facette du chanteur, qui n'a pas choisi la facilité. «Pour donner une autre dimension à mon passage sur la scène de Cuicul où je suis dans mon milieu naturel, j'ai voulu changer de style. D'autant plus que tout le monde se met maintenant à chanter le Staïfi qui n'est plus comme le chant d'antan où la zorna et tbabla ont cédé la place à l'électronique. Je ne peux passer sous silence de tels faits faisant mal au patrimoine de toute une région», dira non sans colère, l'interprète de Moul Echach. Pour le contredire, Cheb Zino, donnant une touche moderne au Staïfi, clôture la soirée avec Matloumouhache la Galetlkoum Krahtou et bien d'autres tubes enflammant un espace déjà excité. Notons que la soirée d'hier a été animée par la Tunisienne Sofia Sadek, l'emirati Faïz Saïd, Salim Echaoui, Naïma Ababssa, Bekak- chi El Khier …