Dans le cadre de la tenue du troisième Festival culturel international L'été en musique, le chanteur italo-belge Claude Barzotti s'est produit lundi soir, au théâtre de verdure de Riad El Feth à Alger. Après le passage, jeudi dernier, du rappeur new-yorkais Big Ali, une autre tête d'affiche : Claude Barzotti, a été conviée à se produire devant un public connaisseur et nostalgique à la fois. Comme le veut l'usage dans ce genre d'événement, la première partie de la soirée a été assurée par la nouvelle chanteuse en vogue de musique andalouse Nawel Illoul. Découverte par le public voilà quatre ans, cette ancienne élève de l'association El Gharnatia est aujourd'hui membre de l'association El Bachtarzia. Munie de son instrument musical, le rbab, Nawel Illoul salue magistralement le public. Après d'ultimes accords instrumentaux, elle donne le la à ses musiciens avant d'entamer son tour de chant par l'incontournable chanson festive Telatha ouazhra oumraha. D'une voix cristalline, elle enchaînera par d'autres titres exhumés de ses deux derniers albums, Assafi et Anhabek, sortis en janvier dernier. Mir El Ghram, El qaâda Fi Fass, Bent Bladi, Ana El Mamhoun et Sali Houmoumek, sont quelques titres ayant déjà été interprétés dans le passé par des figures de proue de la musique andalouse. Le public n'est pas, pour sa part, insensible à ces douces mélodies, puisque des youyous et des applaudissements fusent au firmament de cette nuit d'été. Ingénieur en génie civil, l'artiste reconnaît qu'elle a actualisé la musique andalouse sans pour autant la dénaturer. «J'ai fait des arrangements pour donner plus de valeur à la musique ancestrale. On a l'habitude d'écouter le hawzi d'une manière classique. J'ai effectué un travail de rafraîchissement», nous a-t-elle confié juste avant le concert. Après le temps imparti à la prestation de Nawel Illoul, les sept musiciens marseillais rejoignent la scène pour un dernier réglage des instruments musicaux électriques. Claude Barzotti, tout sourire, fait son apparition sous un tonnerre d'applaudissements. Vêtu d'un jean et d'une chemise blanche immaculée, le chanteur italo-belge entame son show avec l'incontournable chanson à succès, Le Rital. Le public nombreux ne tient plus en place. Il réclame des titres phares. Le chanteur s'exécute fièrement en chantant, entre autres, J'ai marié ma fille, Aime-toi, Ma maison, Madame, Une autre vie et Je reviens d'un autre voyage. Ces chansons nostalgiques ont été reprises en chœur par l'ensemble des mélomanes, tout en fendant la foule pour arriver jusqu'au bas de la scène... Avec punch et vivacité, Claude Barzotti a réussi à passer en revue ses trente années de carrière, enchaînant tube sur tube. En guise de finale, l'artiste a gratifié l'assistance d'une prestation en solo à la guitare en acapella. Mieux encore, il a signé de nombreux autographes à ses fans. Pour Claude Barzotti, ce n'est pas le public qui fait le chanteur mais le chanteur qui fait le public. «je trouve le public algérien très chaleureux et très complice» lance-t-il. Se considérant comme un chanteur d'émotion, l'artiste n'a pas manqué de nous confier en aparté qu'il voulait au départ entamer une carrière de gymnaste. Après la sortie de son dernier album en 2012, Claude Barzotti s'apprête à sortir en février prochain un album en italien, comportant 15 titres, qui sera suivi d'un double album de chansons françaises.