«Je ne sors plus du tout. Je reste à la maison, c'est une prison». Jointe par téléphone, Nadira est femme d'affaires et vit au Caire depuis quinze ans. Elle fait donc partie des 3500 Algériens qui vivent en Egypte. Depuis dimanche dernier, la situation semble revenir à la normale au Caire. Les banques sont de nouveau ouvertes, le travail reprend, les embouteillages remplissent, comme avant, les grands axes. «La vie continue», constate Djamila, enseignante installée elle aussi au Caire depuis plusieurs années. Malgré cela, la peur reste présente. Par dessus tout, les Algériens craignent que le scénario algérien de la décennie noire se reproduise. A l'ambassade d'Algérie du Caire, le discours se veut rassurant. «Tout est sous contrôle», affirme une source diplomatique. Une cellule de crise a été mise en place à l'ambassade mercredi 14 août. Un numéro vert doit permettre à la communauté algérienne de joindre n'importe quand l'ambassade. Pourtant, les problèmes de communication persistent. Certains Algériens ignorent l'existence de ce numéro, d'autres déplorent le fait que la ligne soit toujours occupée. D'autres, enfin, se sentent abandonnés par un ambassadeur parti peu avant les troubles qu'a connus l'Egypte. Finalement, c'est la résignation qui prime Quant à retourner en Algérie, ce n'est pas à l'ordre du jour. «Rentrer en Algérie ? Pour quoi faire? On n'a rien là bas», souligne Nadira. Fouzia, une compatriote du Caire, confie : «On attend. Même si ce ne sera plus jamais pareil en Egypte, on attend.» Numéro vert : 00201 200 390 114