Les policiers radiés pour une cause ou une autre durant la décennie rouge continuent de défrayer la chronique ces derniers jours. En plus du meeting avorté devant la présidence de la République, ceux de la région de Tiaret, ils sont une trentaine, disent « vouloir continuer le combat jusqu'à satisfaction de leur revendication : réintégration dans leur poste » non sans « alerter l'opinion publique locale et nationale sur une situation devenue intenable qu'ils vivent eux et leurs familles, presque dans la déchéance sociale, quelques mois après la promulgation des textes portant charte sur la paix et la réconciliation nationale qui semblent les exclure du champ d'application ». Les intéressés, venus nombreux à la maison de la presse expliquer leur démarche, motivations et attentes, expliquaient dans une longue lettre qu'« ils adhérent à cette réconciliation nationale mais pas à leur détriment ». Les protestataires qui nous font savoir que « tout en exprimant leurs vifs remerciements à leurs collègues de la wilaya d'Alger pour le traitement exemplaire, l'esprit de solidarité et la sympathie corporatiste lors du rassemblement organisé le 7 mai, comprendre l'attitude de leurs collègues », mais pas celle de « certains cercles proches de la DGSN qui les auraient qualifiés de corrompus et de drogués ». Ces fonctionnaires radiés du corps estiment que face à ce grave déni de droit ils « lancent un appel pressant à toutes les voix vives de la nation, aux patriotes, aux syndicalistes, aux hommes de lettres et de culture, aux journalistes et politiques à soutenir leur action ». Avant-hier à Tiaret, Mme veuve Flici de l'ONVT, en marge de son meeting sur les vertus de la réconciliation dans une salle aux trois quarts vide et une froide indifférence, a déclaré que « ces gens sont en droit de protester, mais ils n'ont pas le droit de faire le forcing ! » Selon elle, ces problèmes se règlent graduellement et avec le temps. Elle conclut qu'« on voudrait tourner la page mais pas oublier ». Les policiers radiés, eux, soutiennent qu'ils sont les oubliés de l'histoire de cette tragédie.