Les écoles de swing éclosent à Athènes, permettant aux Grecs d'oublier leurs difficultés économiques avec une danse qui a pris son essor pendant la Grande dépression aux Etats-Unis. «Il y a cinq ans, il n'y avait pas de scène de swing à Athènes, cette danse ne faisant pas partie de notre culture», se souvient Josephine Yannakopoulou. Surnommée Joss, elle dirige avec deux autres danseurs Athens swing cats, l'une des deux principales écoles de la capitale grecque qui enseignent le swing, une danse endiablée issue du charleston, qui se danse en couple sur des rythmes de jazz, be-bop et rock. «A l'époque, nous avons commencé avec 8 élèves, pour passer graduellement à 15, puis 30 avant d'atteindre ces dernières années des centaines», poursuit cette trentenaire gréco-française. Si les débuts ont été difficiles, l'entreprise est bénéficiaire depuis l'an dernier. Les affaires sont maintenant tellement bonnes qu'elle a abandonné son poste universitaire obtenu après un doctorat en musicologie et histoire de la danse à Edimbourg, pour se consacrer au développement de son entreprise. Aujourd'hui «de plus en plus les gens swinguent, ils participent à des manifestations dans les rues qu'on organise qui vont du swing au charleston, un moyen pour s'offrir un break heureux», dit-elle. La mode du swing a retenu en Grèce Ben, qui a renoncé à sa carrière d'informaticien à Edimbourg en Ecosse. «Aujourd'hui, 90% de mes revenus proviennent de l'école», avoue-t-il. Comme Joss, Ben était un danseur amateur de swing en Ecosse avant de venir en Grèce en 2008 où tous les deux se sont lancés dans les cours de swing. Parcours presque identique pour la Grecque Mariantzela Salihou, responsable de la seconde école de la capitale grecque, Athens Lindy Hop, créée également en 2008. Après ses études en Angleterre, elle rentre à Athènes pour y lancer la mode du swing. «Nous avons commencé avec 10 élèves et maintenant on en a des centaines. Malgré la crise, notre société est en pleine expansion», se félicite-t-elle. Le swing, «danse sociale, gaie et spontanée (...) sert d'échappatoire». Et pour Tina Alexopoulou, chanteuse de l'orchestre Tina and the Jazzymates, le swing est une façon «de s'exprimer, de s'unir, et oublier la crise».