Plus qu'un complexe, qui n'est qu'un premier investissement, le projet retenu concerne toute une zone industrielle pétrochimique que constitueront plusieurs autres projets industriels prévus à moyen et long termes. Le futur complexe de Béjaïa sera donc le troisième du genre sur le territoire national. A moins d'une mauvaise surprise, non souhaitable, Béjaïa aura sa zone industrielle pétrochimique autour d'un important complexe qui la destinera à devenir le pôle pétrochimique du centre du pays, à l'instar de ceux de Skikda, à l'est, et d'Arzew, à l'ouest. La commission de la Sonatrach chargée de prospecter le site qui abritera le projet de la zone industrielle a achevé sa mission mardi 13 août et est reparti sur Alger avec les dossiers de deux sites proposés. Accompagnés de responsables de plusieurs administrations et des élus de la wilaya et des deux APC concernées, les deux représentants de la Sonatrach, Dr. Taouli et Melle Hasni, ont visité, lundi 12 août, le site d'El Kseur et, le lendemain, celui de Beni Mansour, dans la commune de Boudjellil. «Nous n'avons opté pour aucun des sites» ont-ils précisé, lundi matin, laissant la course ouverte. Selon eux, leur choix se fera sur le site qui répond le plus aux nombreux paramètres arrêtés au préalable. Et ce ne sera pas en dehors de ces deux sites puisque aucun autre n'a pu être avancé comme cela a été attendu par les deux responsables de Sonatrach «disposés à étudier d'autres propositions». Il faut dire que la consistance du projet et la sensibilité du secteur a dicté la condition de trouver un terrain de 200 ha au moins en zone non urbaine et non classée et aussi à proximité du port et des infrastructures d'accès. Autant de paramètres qui ont limité la prospection. «Il y a peu de chance que le projet aboutisse s'il s'agit d'un terrain privé» a averti Dr. Taouli, comme pour prévenir des oppositions que les expropriations pourraient susciter parmi des propriétaires terriens. Sous-traiter tout ce qui est sous-traitable Les deux sites officiellement retenus présentent des avantages et des inconvénients. Beni Mansour compense son éloignement du port de Béjaïa, prés de 100 km, par sa proximité avec le pipeline et le rail où plusieurs destinations s'y rencontrent, mais aussi avec les wilayas de Bouira et de Bordj Bou Arreridj. Aussi, la commune est retenue pour un projet d'une zone industrielle. De multiples avantages se dégagent aussi du site d'El Kseur et se conjuguent surtout avec sa proximité avec le très dynamique port de Béjaïa (15 km), le rail et les routes nationales qui traversent la commune. Cependant, la proximité de deux sites archéologiques, ceux de Tiklat et Timzezdekt, est soulevée comme l'un des inconvénients à prendre en considération. Des EAC sont établies sur les quelque 400 ha, du domaine Salhi, disponibles pour recevoir la zone pétrochimique. Mais selon le P/APC d'El Kseur «il n'y a pas de problème avec le privé et les EAC». Selon lui, dans les conditions actuelles d'exploitation, en sous location, des terrains agricoles, les propriétaires de celles-ci ne trouveraient pas d'inconvénients à ce qu'ils soient expropriés contre «une bonne bourse». De son côté, le P/APW, Mohamed Bettache, parle de deux EAC qu'il est possible d'intégrer dans la zone d'activités d'El Kseur de 680 ha et extensible. Des terrains n'y sont pas encore exploités, et donc prêts à accueillir les futures PMI candidates à la sous-traitance de plusieurs activités du futur complexe pétrochimique. «Nous allons sous-traiter tout ce qui peut être sous-traité» a affirmé Dr. Taouli. Un partenaire pas gourmand Plus qu'un complexe, qui n'est qu'un premier investissement, le projet retenu pour implantation sur le territoire de la wilaya de Béjaïa concerne toute une zone industrielle pétrochimique que constitueront plusieurs autres projets industriels prévus à moyen et long termes, comme cela se passe pour le complexe éthylène et dérivés de Skikda et le complexe méthanol et dérivés d'Arzew. Le futur complexe de Béjaïa sera donc le troisième du genre sur le territoire national. Quand sera créé le complexe pétrochimique ? «Ce projet ne sera pas réalisé dès demain parce qu'il demande une maturation» a déclaré Dr. Taouli, en sa qualité de cadre spécialiste en pétrochimie chez Sonatrach qui réalisera le projet en partenariat. «Il nous faudra trouver un partenaire qui n'est pas gourmand» a-t-il ajouté. Ce qui est sûr, c'est que le GPL sera la matière première de ce complexe et 60% de sa production seront destinés à l'exportation, via le port de Béjaïa appelé à connaître un aménagement nouveau en prolongement du projet de la zone pétrochimique, selon Melle Hasni. Un programme de développement et de délocalisation des installations, de Naftal est aussi évoqué dans le sillage du projet de cette zone pétrochimique.