Tous les pions sont placés pour assurer la victoire de Amar Saadani, à l'occasion de la septième session du comité central du Front de libération nationale (FLN) qui se tiendra demain à Alger. Le ministère de l'Intérieur a accordé une autorisation aux partisans d'Ahmed Boumehdi pour organiser la réunion à l'hôtel El Aurassi, à Alger. A l'issue de la rencontre des membres du comité central (CC), le parti verra l'intronisation d'un nouveau secrétaire général. Le poste est vacant depuis le 31 janvier 2013. Une simple formalité, puisque le pouvoir a déjà décidé, et le coordinateur du parti, Abderrahmane Belayat, est lâché même par ceux qui faisaient avec lui front contre ce nouveau coup de force. Les derniers à avoir rallié le clan d'Ahmed Boumehdi sont les ministres membres du bureau politique. Il s'agit de «Abdelaziz Ziari, Amar Tou et Rachid Harraoubia», affirme Ahmed Boumehdi, joint hier par téléphone. Boumehdi est, pour rappel, «porte-parole non déclaré» de Amar Saadani et chef d'orchestre chargé de sa promotion. En refusant la demande du groupe de Abderrahmane Belayat pour tenir la réunion du CC à l'hôtel El Riadh de Sidi Fredj, le pouvoir lance un message clair : le choix est porté sur Saadani. L'hypothèse de deux réunions organisées en parallèle est donc écartée. Le conseil d'Etat a même rejeté le recours de Abderrahmane Belayat. De ce fait, Ahmed Boumehdi peut se réjouir. Avec la bénédiction de Daho Ould Kablia, ministre de l'Intérieur, fidèle parmi les fidèles de Abdelaziz Bouteflika, il assomme le camp adverse. Belayat, actuel coordonnateur du FLN depuis la démission forcée de Abdelaziz Belkhadem, donnait pourtant l'impression de maîtriser, durant des mois, la situation. Calme au siège du FLN «Saadani n'apparaît pas en public. Il agit en totale discrétion. Cette méthode de ‘‘serpent politique'' lui permet d'éviter toute polémique. Il prépare son entrée en fanfare le jour de son élection», ironise un militant FLN rencontré, hier, au siège de la formation à Hydra (hauteurs d'Alger). Sur les lieux, l'ambiance est plutôt calme. Pas de signe particulier. En revanche, la déception est lisible sur les visages de quelques militants, peu nombreux, présents au siège national de l'ex-parti unique. N'ayant pas obtenu l'autorisation pour organiser la réunion du CC à Sidi Fredj, ils ne parviennent pas à cacher leur désarroi. Tout cela, en essayant d'entretenir un fonctionnement ordinaire des activités au siège du parti. Selon Mourad, qui travaille dans l'équipe de communication du FLN, «pour l'heure, le ministère de l'Intérieur a donné l'autorisation pour la tenue du CC à l'équipe menée par Boumehdi». A l'intérieur du siège, les couloirs sont vides. Des responsables sont dans leurs bureaux et d'autres sont absents. Il faut dire que la pression monte. Il ne reste que quelques heures pour tenter de renverser la vapeur. «Les derniers pourparlers ne se tiennent pas au siège, mais ailleurs», lâche un militant, sans préciser la teneur de leur contenu. S'il prend part aux travaux du CC, le camp de Belayat, lâché en «haut», essayera de trouver des solutions pour espérer une sortie honorable, demain, face au camp de Boumehdi. Ce dernier a bénéficié de tous les soutiens pour réussir son plan. Il est à souligner que la désignation du SG du FLN prend en compte des considérations exogènes. Des magnats et autres hommes du business encouragent Amar Saadani (voir édition d'El Watan du 18 avril 2013). Selon des indiscrétions, ces derniers ont pour la plupart des attaches avec Saïd Bouteflika, le frère cadet du chef de l'Etat, argumentent différentes sources dans l'article cité. Rappelons qu'outre la candidature de Amar Saadani, Saïd Bouhadja, ex-chargé de communication du FLN, a annoncé lundi dernier sa candidature au poste de SG. Un autre membre du comité central, Mustapha Maazouzi, postule également au même poste. «J'annonce ma candidature pour participer à trouver les solutions aux problèmes que vit notre parti et ceci à travers la pratique démocratique», écrit-il dans un communiqué rendu public hier.