Nouvelle cacophonie au FLN. Après un conflit sur la date de la tenue de la septième réunion du comité central (CC) qui n'a été tranchée qu'après intervention du ministère de l'Intérieur, les deux clans rivaux n'arrivent pas à s'entendre sur le lieu de la rencontre. Alors que les membres du bureau politique ont annoncé la tenue de cette session à l'hôtel El Riadh de Sidi Fredj, le groupe d'Ahmed Boumehdi refuse et affirme que la rencontre aura lieu à l'hôtel El Aurassi. «Nous avons obtenu une autorisation légale du ministère de l'Intérieur pour l'organisation de la septième session du CC à l'hôtel El Aurassi. Nous ne changerons pas de lieu et il ne peut y avoir une autre autorisation», estime Tahar Khaoua, président du groupe parlementaire qui est en conflit avec Abderrahmane Belayat et le bureau politique. Selon lui, les membres du bureau politique cherchent une sortie honorable après avoir perdu la bataille. Ce n'est pas l'avis de Kassa Aïssi, membre du bureau politique. «Il y aura une seule réunion et elle se tiendra à l'hôtel El Riadh. Nous avons opté pour cet endroit seulement pour une question de coût. Personne d'autre n'a la prérogative de convoquer les membres du bureau politique à part Abderrahmane Belayat», soutient-il. Selon lui, la décision d'organiser la septième session à cet endroit «a été décidée après une large consultation». Kassa Aïssi met en garde, dans ce sens, contre les graves conséquences de toute autre décision qui mènerait à l'organisation de deux réunions différentes. «S'il y aura deux réunions, on va ouvrir la porte à toutes les aventures. Un tel scénario n'est bénéfique pour personne et le parti va en pâtir», ajoute-t-il. Le bureau politique, explique-t-il, a déjà engagé la procédure pour l'obtention d'une autorisation auprès du ministère de l'Intérieur. Il confirme, dans ce sens, que le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, avait reçu, avant-hier, Abderrahmane Belayat et Abdelhamid Si Affif. Le groupe de Boumehdi veut Saadani coûte que coûte Dans cette lutte intestine, il y a un seul enjeu : celui de la désignation du nouveau secrétaire général du FLN. Et là, le groupe d'Ahmed Boumehdi ne cache plus son jeu. Il veut imposer la cooptation de Amar Saadani dès l'ouverture des travaux du CC. Un coup de force comme l'ex-parti unique en a déjà connu par le passé. «Notre candidat c'est Amar Saadani. Il est le candidat du consensus et il sera notre nouveau secrétaire général», déclare, sûr de lui-même, Tahar Khaoua. Pour lui, même s'il y a une élection l'ex-président de l'APN «l'emportera à la majorité écrasante». «Il (Amar Saadani) sera plébiscité», ajoute-t-il. En prévision de cette cooptation, Tahar Khaoua, en conflit avec Abderrahmane Belayat autour du poste du chef du groupe parlementaire, décide d'ajourner la réunion du groupe prévue pour aujourd'hui. «La réunion se tiendra sous la présidence du nouveau secrétaire général», explique-t-il dans un communiqué. Face à l'assurance affichée par les partisans d'Ahmed Boumehdi, les membres du bureau politique promettent une rude concurrence. «Personne n'est adoubé. Il y aura une ouverture des candidatures et le secrétaire général du parti sortira des urnes. Aucun membre du bureau politique ne peut exercer le tutorat sur les autres», indique Kassa Aïssi.