Le siège du FLN où aura lieu la réunion du groupe de Belayat Une nouvelle page de l'histoire du FLN s'ouvrira demain et restera ouverte sur plusieurs scénarios. Le FLN vivra demain, jeudi 29 août, l'une des journées les plus longues de sa vie. La crise qui s'est accentuée depuis le 31 janvier dernier, lors de la destitution de l'ex-secrétaire général, connait un autre rebondissement qui menace d'imploser définitivement le parti. Deux groupes s'affrontent pour l'organisation de la session du comité central en vue d'élire un successeur à Abdelaziz Belkhadem et de contrôler la suite des évènements. D'un côté, le groupe de Ahmed Boumehdi qui veut introniser l'ancien président de l'APN, Amar Saâdani, à la tête du parti et qui a bénéficié des largesses de l'administration. Ce groupe a appelé à une réunion à l'hôtel El Aurassi, autorisée par le ministère de l'Intérieur. De l'autre côté, le groupe du coordinateur du bureau politique, Abderrahmane Belayat, soutenu par le mouvement de redressement, qui va se réunir au siège du parti après avoir multiplié les déboires (le ministère de l'Intérieur refuse d'autoriser sa réunion, l'hôtel El Ryadh refuse d'abriter les travaux de sa rencontre et le Conseil d'Etat l'a débouté dans sa plainte pour annuler l'autorisation accordée au groupe de Boumehdi). L'affrontement entre les deux groupes est devenu inévitable, à moins que les dernières 24 h avant le jour J ne soient mises à profit pour trouver un compromis. Mais jusqu'à hier soir, les deux camps campaient toujours sur leurs positions, même si le groupe de Boumehdi a pris une longueur d'avance sur ses adversaires. Ce qui place M.Saâdani dans une position de favori pour succéder à Abdelaziz Belkhadem avec lequel un «marché politique» serait passé. Le reste relève du choix des membres du comité central. Salah Goudjil, sénateur du tiers présidentiel et ancien dirigeant du mouvement de redressement, a fait le sien. Reçu hier au siège du journal, il a indiqué qu'il ralliera, au même titre que d'autres députés et sénateurs membres du comité central, le siège du parti pour participer à la session à laquelle a appelé M.Belayat. Pour lui, «la réunion qu'organisera le groupe de Boumehdi est illégale». Il rappelle que 14 membres du comité central, dont lui-même, Mohamed Boukhalfa et Abdelkrim Abada, ont fait, en vain, un recours auprès du Conseil d'Etat pour invalider l'autorisation accordée à M.Boumehdi. Pour appuyer ses propos, notre interlocuteur cite les articles 42 et 43 de la loi sur les partis politiques traitant des règles et procédures relatives aux réunions des sessions ordinaires et extraordinaires et les réunions périodiques des organes des partis. Partant du rappel que la dernière session du 31 janvier 2013 a été clôturée, Salah Goudjil explique que seule la direction du parti est habilitée à convoquer une réunion des organes du parti. Pourquoi donc le ministère de l'Intérieur foule aux pieds ses propres lois? En tout état de cause, le FLN s'ouvre, à partir de demain, à toutes les éventualités, toutes aussi inquiétantes les unes que les autres; la division étant plus que jamais consommée. M.Goudjil qui admet ce constat estime que «la situation est prévisible», précisant que «dès le début, on a pris le sens interdit». Ce pur et dur produit du FLN accuse le groupe de Boumehdi avec ces termes: «Nous, nous pensons au parti, eux, ils pensent aux postes de responsabilité.» Il a appelé les membres du comité central, y compris Amar Saâdani à réfléchir au sort et à l'avenir du FLN et non aux intérêts personnels. Il a appelé aussi à la sagesse pour ne pas arriver au point de non-retour. Une question reste cependant posée: combien de membres du comité central seront présents au siège du parti? Selon un membre du comité central, les partisans de Belayat ont «un seul choix pour contrer la candidature de Saâdani». «Celle de rallier en force l'hôtel El Aurassi et voter contre lui à défaut de présenter un candidat de consensus», explique notre source, alors que les partisans de Saâdani commencent à exhiber leurs muscles pour fêter la victoire annoncée. Plusieurs scénarios sont ainsi plausibles même si la première mi-temps de la partie est remportée par les pro-Boumehdi. La deuxième qui sera jouée demain est ouverte sur toutes les éventualités. Ce qui est sûr, c'est que cette partie spectaculaire ne sifflera pas la fin de la crise, appelée à durer jusqu'après la prochaine élection présidentielle.