L'USMO, qui est considéré comme l'un des doyens clubs du football algérien (créé en 1926) et qui a écrit ses lettres de noblesse durant la longue nuit coloniale avec des joueurs qui ont beaucoup donné au football algérien même durant la période post indépendance et qui semble renaître ces temps-ci de ses cendres, semble filer un parfait amour qui sort un peu de l'ordinaire avec un socio de la première heure et qui n'est autre que Monsieur Benmiloud Mohamed plus connu sous le sobriquet de Papa Couscous. Notre vénérable supporter (que Dieu lui prête longue vie) est en train d'établir un record digne de figurer sur les tablettes du Guinness Book pour cette particularité d'être derrière son club de toujours depuis …1948, du temps où l'USMO dictait sa loi aux clubs colons avec l'art et la manière. Papa Couscous a connu plusieurs générations de joueurs à l'instar des Aboukebir, Bendjahene si Kouider, Moussa, Boudjellel, Nair Larbi, Cherraka, Fennoun Gnaoui, Serradj dit petit Ali, Zrego, Koulou, Guetaf, Senouci, Gasbaoui, Senssaoui, Bensalah, Medjahed, Belahcene, Baghdad, Sebaa Bachir, Bennat, les fameux Bendjahene que sont Ali Samir, Mustapha et Houari pour ne citer qu'eux. Papa Couscous avait aussi côtoyé les entraîneurs tels que Gnaoui, Gorine, Hamadene, Cheikh Ouadah et beaucoup d'autres que nous ne pouvons tous citer. Qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige, Papa Couscous était toujours là avec son équipe et sans se départir jamais de son sourire légendaire et de ses boutades afin de remonter le moral aux joueurs. Même durant la période sombre du colonialisme, les joueurs, toutes générations confondus, se sont léchés les babines lorsqu'il leur mijotait de derrière les fagots sa succulente loubia qui servait à l'époque de plat de résistance aux joueurs et cela, sans oublier son fameux couscous que lui seul avait le secret et le savoir-faire pour être goulument servi dans une ambiance des plus colorées. Même le thé parfumé à la menthe y passait par le biais d'un cérémonial dont lui seul avait le secret. Âgé actuellement de 94 ans, Benmiloud fut dernièrement honoré par le biais d'un jubilé mis sur pied par les frères Bendjanene Ali et Houari. Par leur geste, ils ont su sortir, le temps de cette kermesse, Papa Couscous de l'oubli, lui qui n'a jamais été honoré depuis qu'il est à l'USMO, un geste qui l'a touché profondément où toute la famille Unioniste, toutes générations confondues, a tenu par sa présence à lui rendre un hommage des plus indélébiles. Toujours bon pied, bon œil et en sus avec une très bonne mémoire, Papa Couscous est toujours actif dans la vie sociale en vendant les journaux sur commande aux commerçants de M'dina Jdida et ce, sans se départir de sa bonhomie qui a fait de lui l'un des hommes les plus aimés et respectés de la Tahtaha.