Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a ordonné une enquête sur les raisons de la hausse soudaine des prix de la viande blanche ces dernières semaines. Hier à Naâma, il a expliqué que la rupture des stocks de viande blanche au niveau des unités de production suite à la «forte demande» sur ce produit pendant le Ramadhan est à l'origine de la hausse des prix. M. Benaïssa s'exprimait en marge de la visite de travail du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dans cette région. Le ministre table, en revanche, sur une baisse des prix de la volaille au cours des prochaines semaines après une montée en flèche durant le mois de Ramadhan. Pour sauver une filière au bord de la faillite, le gouvernement avait pris certaines mesures concernant l'exonération fiscale. Mais la suppression de la TVA et des droits de douane sur le maïs et le soja, deux principales matières premières de l'aliment avicole, ne semble pas porter ses fruits. Les aviculteurs estiment que la suppression bénéficie davantage aux importateurs. Mercredi dernier, Mustapha Zebdi, président de l'Association de protection et d'orientation du consommateur, s'était opposé à la reconduction de la mesure, arguant qu'elle ne profite pas aux consommateurs et aux aviculteurs et n'a pas contribué à la stabilité des prix. Cette mesure a été instaurée à partir du 1er août 2012 pour une durée d'une année, après la flambée des prix du maïs et du soja sur le marché international menaçant une filière déjà fragile. Elle est reconduite pour la seconde année consécutive. Le ministre de l'Agriculture avait conditionné le renouvellement de cette mesure par le maintien des prix à la baisse et l'effort que doit consentir l'interprofession pour la restructuration et la pérennisation de la filière avicole. Ce qui n'est pas le cas. Ce dispositif a déjà coûté près de 15 milliards de dinars au Trésor public, selon le ministre. Avec 35 000 éleveurs, la filière avicole a généré, en 2011, un chiffre d'affaires de 1,5 milliard de dollars, selon des chiffres officiels. Le coût de production d'un kilogramme de viande de poulet en Algérie est estimé à près de 180 DA, contre l'équivalent de quelque 120 DA en Tunisie et au Maroc, de 65 DA au Brésil et de 80 DA en moyenne sur le continent européen. 80% des éleveurs algériens ne maîtrisent pas les techniques d'alimentation et utilisent en moyenne 3 kg d'aliments pour produire 1 kg de viande de poulet, d'après le ministère.