Une situation kafkaïenne règne actuellement à la direction régionale d'Alger-Est de l'Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI). La révocation du directeur, Mohamed Tarek Belaribi, suite à la mise en vente jugée non conforme à la réglementation de plusieurs appartements et dénoncée par les bénéficiaires des 168 logements de Bab Ezzouar, ne semble pas avoir été mise à exécution. La décision de révocation signée par le directeur général de l'ENPI, à la demande du ministre de l'Habitat, qui a de surcroît ouvert une enquête sur la gestion du parc immobilier de cette direction régionale, devait légalement prendre effet le 5 août dernier. C'est ce qui est spécifié dans l'article 2 de cette décision dont nous détenons une copie. Mais après vérification, il s'est avéré que M. Belaribi est toujours en poste, nous assure-t-on au niveau de la direction régionale. Ce cadre dirigeant refuse-t-il d'abdiquer ? Ignore-t-il sa décision de révocation ? Le directeur général de l'ENPI, Ammar Guellati, signataire de cette décision, est-il au courant de cette situation ? Autant de questions qui en disent long sur le fonctionnement de l'ENPI. Les bénéficiaires de logements gérés par cette direction dénoncent depuis plusieurs semaines un blocage inexpliqué de leurs dossiers. Certains d'entre eux comptent saisir le ministre de l'Habitat pour porter à sa connaissance le fait qu'ils ont été approchés par «une personne qui se présentait comme l'intermédiaire de M. Belaribi» pour soi-disant régler le problème en dehors du circuit habituel. Un problème relatif à la décision prise par ce directeur révoqué d'augmenter conséquemment le prix de vente des appartements mis en chantier en 2004. Une augmentation importante que les bénéficiaires jugent «abusive» et qu'ils ne peuvent pas honorer. Il faut rappeler que M. Belaribi, en tant que directeur de projet, travaillait en étroite collaboration avec l'ancienne responsable de la direction avant qu'il ne soit promu au poste de directeur régional après le limogeage de cette dernière.