Un incendie s'est déclaré, en fin d'après-midi d'hier, dans deux locaux commerciaux de la place Audin, à Alger-Centre. Le feu s'est vite propagé à un magasin d'habillement. Aucune perte humaine n'est toutefois à déplorer. Les clients auraient été rapidement évacués de ce grand espace situé sur une artère très fréquentée, la rue Didouche Mourad. Les pompiers sont intervenus avec de gros moyens (cinq camions et une ambulance) pour maîtriser l'incendie qui aurait causé d'importants dégâts matériels, l'espace de vente étant bien achalandé. Le feu a vite été circonscrit et les pompiers ont pu éviter la propagation du feu à l'immeuble du n°22 abritant, entre autres, une agence d'assurances, la SAA en l'occurrence. Selon les avis recueillis sur place, l'incendie serait dû à un court-circuit. Le réseau électrique de l'immeuble serait, nous a-t-on affirmé, défectueux et les gérants du magasin d'habillement auraient à maintes reprises mis en garde sur le danger de ces installations. Les incendies en milieu urbain prennent des proportions alarmantes ces derniers mois. Selon les enquêtes menées par la Gendarmerie nationale, rendues publiques il y a une semaine, le non-respect des normes de sécurité lors du stockage des produits serait à l'origine de plusieurs incendies qui ont touché des unités de production et des dépôts privés. Parmi les causes mises en avant par le rapport des enquêteurs de la Gendarmerie nationale figure l'absence de réseau de lutte contre le feu : extincteurs, robinet d'incendie, etc. Un incendie a ravagé, à la fin du mois d'août dernier, un entrepôt de produits cosmétiques et une unité de fabrication de chaises en plastique à Chéraga. Les dégâts sont estimés à plus de 550 millions de dinars. La négligence et le manque de mesures de sécurité dans ces dépôts expliquent l'importance des dégâts enregistrés par les enquêteurs. Selon la gendarmerie, c'est un citoyen qui a alerté les pompiers sur l'incendie qui s'est déclaré dans les dépôts en question, qui n'avaient pas d'autorisations. Selon les services de la Protection civile, une vingtaine d'incendies ont été signalés depuis le début de l'année contre une centaine l'année dernière, à El Hamiz, Chéraga, Rouiba, etc. Des incendies ont été également enregistrés à Alger dans des établissements publics (Grande-Poste, Hôtel des monnaies). La piste criminelle a fréquemment été écartée par les enquêteurs, qui évoquent la négligence. Le court-circuit expliquerait souvent ces sinistres qui coûtent cher à l'économie nationale.