Peu de gens lisent en Algérie. Le constat n'est pas à prouver et les spécialistes dans le domaine sont unanimes quant à l'absence de lecteurs permanents, depuis bientôt deux décennies. L'engouement pour le net est un indice fallacieux, puisque même la bibliothèque virtuelle n'est mieux lotie. Ce qu'en pensent nos universitaires ? La lecture, sa portée sociale, son impact sur l'évolution positive de l'individu et du groupe et les moyens préconisés à l'échelle institutionnelle pour la promouvoir, tels ont été les principaux axes développés, mercredi dernier, à l'occasion de l'organisation des journées d'étude sur ce thème, sous l'intitulé «la lecture en fête». La première journée, présidée par le docteur Djalel Khecheb, de l'université de Souk Ahras, a été caractérisée par la présentation-débat de plusieurs conférences. «Réalité du lectorat algérien», du docteur Fouzi Bendridi, a été la première communication où le conférencier a mis en exergue les facteurs exogènes et endogènes ayant provoqué l'introduction de nouvelles mœurs culturelles et autres substituts à l'acte de lire. «La bibliothèque numérique et virtuelle» a présenté au public convié à cette rencontre, les nouvelles technologies et leurs impacts sur le lecteur. Cette conférence signée Dr Hachani Samir a expliqué avec force détails son importance dans la vie de tous les jours et ses effets sur le paysage social, culturel voire politique. Le docteur Toubichi de l'université d'Alger, a, de son côté retracé l'itinéraire de la bibliothèque algérienne depuis l'ère coloniale et ses différentes étapes. « C'est dans le but de cerner les difficultés ayant provoqué cette irréfutable désertion du livre perceptible à tous les niveaux que nous avons lancé ces journées d'étude que nous espérons porteuses de messages à l'adresse de l'intelligentsia à qui incombe le rôle de relancer la lecture. En milieu scolaire, universitaire ou professionnel peu de gens s'intéressent au livre - entendez par cela le livre imprimé et le livre virtuel -. Nous militons pour redonner au livre l'importance qui lui est due», a conclu le docteur Khecheb en marge de cette manifestation.