Particulièrement grave est le comportement de Amar Tou, ministre de la Santé qui, lors d'une visite qu'il a effectuée jeudi à Oran, s'en est pris à notre consœur de Liberté, Farah Boumedienne. « J'ai posé la question au sujet du problème de rupture de stock de médicaments destinés aux 150 sidéens. Ne voyant pas de réponse venir, j'ai insisté et c'est là qu'il s'est tourné de manière agressive pour me dire ‘‘à qui vous rendez des comptes ?'' », explique la journaliste qui dit ne pas comprendre la réaction imprévue du ministre. « Amel (journaliste au Soir d'Algérie) qui était juste à côté de moi lui a rétorqué : ‘‘Nous avons des comptes à rendre aux malades eux-mêmes'' », poursuit-elle en constatant un geste qu'elle qualifie de dédaigneux de la part de M. Tou, qui lui a répondu : « ça y'est nous les avons donnés (les médicaments, ndlr) ». Pensant être dans son droit de demander plus de détail, la journaliste affirme lui avoir lancé la réflexion selon laquelle, il s'agit de 150 citoyens qui ont droit aux soins. Là, affirme-t-elle, il a complètement été hors de lui et a commencé à m'insulter et à me donner des coups sur mon cartable que je tenais contre ma poitrine. J'ai senti que les petits coups commençaient à devenir plus violents. Alors, constate-t-elle, son entourage s'est interposé pour l'écarter, mais lui a continué, selon des témoignages corroborés par des journalistes présents, à lancer : « Tu es mal élevée, agouna, etc. ». « Respectez-moi, c'est vous le mal élevé », avoue-t-elle lui avoir répondu. Le ministre a rechargé et, dit-elle, « s'il n'a pas été retenu et ramené en arrière, il aurait été jusqu'à me frapper réellement ». Son entourage ayant calmé la situation, la journaliste a été invitée à aller auprès du ministre qui devait lui présenter des excuses. « Se rendant sans doute compte qu'il a été trop loin, il a voulu sauver la face, mais pour moi il a été trop loin et au sujet de son comportement, il m'a juste dit ‘‘c'est ma façon de parler'' », résume-t-elle pour dire qu'« il n'y a pas eu d'excuses, malgré son geste voulant m'embrasser, car moi j'ai tourné le dos du fait que j'étais encore sous le choc. » Mme Farah Boumedienne dit que son journal devait prendre l'affaire en main et qu'un communiqué doit être rédigé incessamment par le SNJ pour dénoncer cette « agression ». M. Tou a sans doute tendance à voir la conspiration partout.