Depuis quand regrette-t-on un ministre partant ?» L'interrogation a été lancée la semaine dernière par plusieurs cadres et acteurs du secteur agricole à la lecture dans la presse nationale que «les cadres du secteur regrettent le départ de Rachid Benaïssa» qui vient d'être remplacé par l'ex-wali de Tlemcen, Abdelwahab Nouri, à la tête du ministère de l'Agriculture et du développement rural. Plus d'une dizaine de ministres se sont succédé depuis l'indépendance du pays et à aucun moment les populations du secteur, fonctionnaires, cadres ou agriculteurs n'ont prôné une initiative qui ferait croire que le ministre partant serait déploré. Pourquoi donc cette fois-ci ? Pour les cadres du secteur, il n'y a pas l'ombre d'un doute : il n'y a que l'entourage immédiat du ministre qui est à l'origine de ce genre d'information. Ceci n'est pas exclu lorsque l'on sait que durant les 5 années qu'il a passées à la tête du MADR, Rachid Benaïssa excellait dans l'art de la communication et une présence quasi permanente dans les médias. C'est le ministre de l'agriculture qui a accordé le plus d'entretiens aux médias lourds (radio et télévision) et dont les activités sont plus médiatisées, à telle enseigne que la situation réelle et peu réjouissante du secteur est constamment occultée. Des experts agronomes et économiques ne cessent de faire remarquer que les médias font plutôt dans la promotion de la politique sectorielle (le renouveau agricole et rural) que d'apporter un regard critique sur les handicaps qui freinent l'essor du secteur.