Quand tu prenais tes photos à Alger, tu utilisais un minuscule appareil numérique, contrairement aux gros appareils que tu utilisais au Caire, à Ghaza ou dans d'autres endroits du monde... J'ai choisi l'appareil numérique parce qu'il est petit. Je peux le mettre dans ma poche et l'emporter partout où je vais. Je ne réfléchissais pas à un projet ou à un sujet précis dont je dois éclairer certains de ses éléments. En fait, je ne pensais même pas exposer ces photos. J'écrivais mes mémoires, je prenais mes notes en photo. L'endroit est nouveau, mais aussi habituel en même temps. Car les sentiments intimes étaient là en moi avant même de poser mon pied en Algérie. Alors j'enregistrais les détails, des détails à profusions, des détails parfois étonnants et surprenants. C'est la différence avec mes travaux en Palestine et en Egypte. Là-bas, j'y vis et j'ai des histoires précises à raconter, une opinion à exprimer et un positionnement par rapport à une cause. Mes projets là-bas ont un concept et un cadre définis. J'utilise alors un grand appareil photo, je passe beaucoup de temps dans un même endroit et avec les gens pour mieux les connaître. Quel a été l'accueil du public libanais ? Les gens à Beyrouth ont beaucoup apprécié les photos. Beaucoup d'entre eux ont trouvé qu'il y avait des endroits en Algérie qui ressemblaient à leur pays. Un beau et positif sourire se dessinait sur leur visage. Quelles sont tes photos préférées dans cette expo ? Je ne sais pas laquelle est ma préférée. Toutes sont comme mes enfants. J'ai toujours pensé que la meilleure photo est celle que je n'ai pas encore prise ! Qu'as-tu trouvé en Algérie ? Une patrie et une famille qui vit les mêmes soucis et les mêmes problèmes mais qui partage le même espoir.