Fin août rime généralement avec fin des vacances. C'est le moment de passer en revue les bons moments, ceux qui feront désormais partie des meilleurs souvenirs. Et quoi de plus sympa que de revivre ces événements à travers des photos : couleur, noir et blanc, sépia... que de prendre le temps de les ranger dans un bel album, d'y mettre une date et un petit commentaire à l'arrière... D'y jeter un coup d'œil furtif ou insistant quelques mois plus tard, en hiver. Bref, de revivre ces souvenirs immortalisés à travers l'image. Image sur papier, sur CD, sur mobile ou sur PC ? Désormais, l'objectif tend vers le numérique. Un est en groupe, en vacances, et on s'amuse comme des fous. Alors, il faut immortaliser ce moment inoubliable ! On sort l'appareil photo, on se met bien devant le monument ou le grand rocher... là un peu plus à gauche pour être bien au centre... et puis stop, on ne bouge plus, on affiche son plus beau sourire, l'oiseau va sortir ! Oh, il va falloir la refaire pour être sûr qu'elle n'est pas ratée ! On espère que les yeux n'ont pas cligné au mauvais moment, que le vent n'a pas ébouriffé les cheveux, que le sourire était assez « Colgate »... Ah, les belles photos de vacances ! Quel que soit le bon plan qu'on a choisi, il est clair qu'on est de retour avec plein d'images figées, de moments immortalisés. Au choix : le sac plein de pellicules à développer, le téléphone portable affiche mémoire saturée, carte mémoire ou disque de stockage complet ! Enfin, la première proposition se fait rare. Peu de gens continuent encore à faire usage des appareils de photo mécaniques qui ne font pas l'unanimité. C'est le cas de Nadia, qui est revenue de ses vacances avec deux pellicules de 36 poses à développer. « Pour ma part, c'est une question de moyens, mais je compte bien faire l'acquisition d'un appareil numérique », nous confie-t-elle. Idem pour Zahia, étudiante. Le problème se situe au niveau du porte monnaie. « Je n'ai pas les moyens d'acheter un appareil de photo quel qu'il soit, je me contente de faire le plein d'appareils jetables. La qualité des photos laisse à désirer, mais ce qui compte pour moi, c'est de garder les souvenirs des bons moments de vacances. J'attendrai d'être salariée pour penser à acheter un appareil numérique », nous confie-t-elle. Pour Madjid, un amateur de la photographie, c'est un autre point de vue : « Le charme est totalement rompu avec cette nouvelle technologie. Tout le charme réside justement dans le réglage de l'image, le jeu avec l'objectif et la surprise une fois les photos développées. Ce n'est pas toujours intéressant quand tout est simplifié. » De nombreux amateurs préfèrent, ainsi, utiliser des appareils mécaniques pour obtenir un résultat plus « artistique ». Optique numérique Mais tout le monde n'est pas passionné de photographie. Pour les autres, ceux dont l'objectif est de faire un maximum de clichés réussis, le numérique est plus qu'une aubaine. « L'avantage, c'est qu'on peut corriger la couleur, supprimer le flou, recadrer l'image..., bref, faire des photos réussies à 100 %», nous dit Salim, un jeune homme qui ne se déplace jamais sans son appareil. En effet, avec cette option, on a la possibilité de traiter l'image et de corriger les imperfections, qu'elles soient au niveau de la couleur ou du cadrage, contrairement au développement des photos classiques où il y a peu de probabilités de rattraper un ratage. Ensuite, on a le choix entre faire un tirage sur papier ou graver les photos sur CD ou encore les enregistrer sur une fiche USB, pour les transférer sur PC. Même procédé pour ceux qui préfèrent utiliser un téléphone mobile pour figer un instant de vie. Et ils sont de plus en plus nombreux, « parce que c'est très pratique et parce qu'on n'a pas besoin de faire des études pour s'en servir », nous explique Mahdi. Un autre avantage, donc, avec le numérique : on n'a pas besoin d'être un initié pour manipuler un appareil numérique. Pour Amina, qui est revenue de ses vacances avec plus de 300 photos, le plus avec le numérique, c'est que le stockage est facilité : « J'ai un appareil numérique depuis plus de deux ans et toutes les occasions sont bonnes pour immortaliser de bons moments en famille ou entre amis. Et quand je suis en vacances, j'en profite encore plus. Sur mon PC, je dois avoir au moins 500 photos, je n'ai fais le tirage que d'une centaine, mes préférées. Avec un appareil mécanique, il m'aurait fallu plusieurs albums pour les caser et j'aurais eu des difficultés à ranger les pellicules, encore plus à les garder en bon état, dans le cas où j'aurais envie de faire un tirage dans quelques années ! » Sinon, pour le prix de revient, la différence est relative. Pour le tirage, il faut compter environ 15 DA l'unité tant pour les photos numériques que classiques. Ce qui revient cher, c'est l'achat des pellicules : entre 140 et 200 DA (36 poses), alors qu'avec le numérique, il suffit d'effacer les anciennes photos sur la carte mémoire et de recommencer ! La charge effective de la photographie n'existe que dans le présent, c'est donc au moment où l'on décide de regarder ses photos qu'elles prennent de la valeur. Le passé et le présent deviennent fortement imbriqués. La photo est donc symbole de vie... Entre les appareils mécaniques et les appareils numériques y a pas photo. Et même si le numérique l'emporte de beaucoup sur les appareils mécaniques, ce qui compte, c'est de figer le temps, d'immortaliser l'instant, qu'elle que soit la manière de le faire. C'est à chacun de mener sa barque vers l'optique qu'il vise !