En 2013, les quelques kilogrammes découverts chez le fermier désigné plus haut ont donné 30 quintaux que les professionnels comptent utiliser comme semences pour la décennie en cours. L'orge céleste, une espèce céréalière des plus rares au monde, vient d'être redecouverte à Souk Ahras, grâce à un jeune ingénieur agronome qui a réussi en 2010 à l'identifier chez un agriculteur de la daïra de Merahna pour relancer sa culture dans la région. Introduite en 1916 par le grand-père dudit agriculteur qui en avait pris une poignée alors qu'il accomplissait son pèlerinage aux lieux saints, la céréale en question, en plus de sa valeur alimentaire et son rendement, est prisée pour d'autres qualités notamment son utilisation comme engrais et complément pour aliment de bétail. Son aspect extérieur qui est identique à celui du blé, permet sa transformation sans passer par la décortiqueuse comme c'est le cas pour l'orge ordinaire où une enveloppe naturelle accompagne les grains. Cette variété qui est proche de l'érosion génétique à l'échelle planétaire dont son pays d'origine la Péninsule arabique, a résisté grâce aux efforts personnels d'une famille qui en détient le spécimen depuis presque un siècle. Yazid Hambli, un ingénieur agronome et président de la Chambre d'agriculture de la wilaya de Souk Ahras, a déclaré, à ce sujet : «Il y a trois années de cela, nous avons eu vent de l'existence de cette variété rarissime aux qualités incommensurables, chez les Beddiar, de grands agriculteurs exerçant à Merahna (…) Son propriétaire possédait quelques kilogrammes de cet orge et la première des choses à faire après avoir vérifié le produit sur site, c'était d'opter pour sa préservation dans l'immédiat et d'inciter le propriétaire à œuvrer pour la multiplication de sa production, donc à ne point consommer l'orge récolté.» En 2013, les quelques kilogrammes découverts chez le fermier désigné plus haut ont donné 30 quintaux que les professionnels comptent utiliser comme semences pour la décennie en cours avant de passer à une commercialisation à grande échelle. C'est d'ailleurs dans cet esprit que l'institut technologique des grandes cultures (ITGC) en a été avisé. Notre interlocuteur de la Chambre d'agriculture n'a pas caché son ambition de transformer la région en zone d'exploitation, voire d'exportation de ce produit vers des pays où l'orge occupe le pole position en économie agricole.