Depuis une décennie, ou même plus, les rendements annuels de la production céréalière sont différents d'une wilaya à l'autre, non pas à cause d'un niveau de pluviométrie disparate mais surtout par manque de suivi technique dans ce type de cultures. Certes, des efforts ont été accomplis dans ce sens, et pour preuve la dernière récolte 2009 où il a été enregistré une moyenne de 40 quintaux à l'hectare tous types de céréales confondus. Cependant, cette moyenne cache une dure réalité : certaines wilayas sont encore à la traîne en matière de rendement. C'est le cas de la wilaya de M'sila dont le rendement en 2009 n'a guère dépassé 12 quintaux à l'hectare. Un taux tout à fait dérisoire. C'est peut-être la raison pour laquelle le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, s'est rendu jeudi dernier pour y tenir une séance de travail avec les céréaliculteurs locaux et les cadres du secteur de la wilaya de M'sila. Le ministre n'a eu de cesse de souligner aux agriculteurs tout l'intérêt à accorder au suivi technique des cultivateurs de semences de blé et d'orge. Leur martelant que «ce suivi assurera une évaluation continue», dont la finalité à l'échelle locale est de passer à des rendements supérieurs à 20 quintaux à l'hectare et de maintenir le niveau actuel de rendement moyen à l'hectare à l'échelle nationale, estimé à 40 quintaux/ha». Le premier responsable du secteur a, par la même occasion, précisé que le céréaliculteur doit recevoir la même variété de semences que celle qu'il a livrée au centre de collecte. Car, selon Rachid Benaïssa, cité par l'APS suite aux renseignements qu'il a reçus à ce sujet, les agriculteurs locaux reçoivent des variétés de semences plus adaptées aux régions du nord du pays qu'à la wilaya de M'sila dominée par un climat chaud et où une irrigation intensive est pratiquée. Une remarque sur laquelle le ministre a invité les responsables des CCLS à ne livrer que des semences appropriées à la région «et non pas le contraire», a-t-il lancé à ces derniers. Soulignons également que, dans la perspective au moins d'égaler les excellents résultats de la campagne de moissons-battage 2009, des journées d'études sont organisées pour informer les céréaliculteurs sur les dangers des parasites et le moyen de lutte à mettre en place le cas échéant. En effet, la maison de la culture Houari Boumediene de Taoura (20km au sud de Souk Ahras) a abrité jeudi dernier une journée d'étude consacrée aux parasites du blé au cours de la laquelle Mlle Moufida Boudhib a indiqué, au cours de son intervention, que les parasites pouvaient gâcher jusqu'à 30% de récoltes. La même intervenante a souligné que les mauvaises herbes qui concurrencent le blé en eau et en lumière doivent être combattues avant la poussée végétale, en vue d'assurer une production optimale en céréales. Cette rencontre technique à laquelle a assisté le chef de daïra de Taoura, le directeur des services agricoles (DSA), le directeur de la chambre de l'agriculture, le représentant de la coopérative des céréales et des légumes secs (CCLS), ainsi que de nombreux producteurs, a permis de présenter les procédés de lutte contre les parasites du blé, notamment les différents traitements phytosanitaires disponibles. Mlle Boudhib a présenté les produits chimiques qui s'attaquent exclusivement aux parasites du blé en épargnant les autres espèces inoffensives. Z. A.