Vrai, la tête est celle d'un mort, le vivant la met où il veut ! On ne respecte plus nos morts», s'est indigné un homme venu se recueillir sur la tombe de sa femme. Le plus grand cimetière de la ville de Tébessa «Taghda» est dans un piteux état, c'est le moins que l'on puisse dire. Des ordures charriées par les dernières inondations, des bouteilles de vin vides et des herbes sauvages obstruent les allées menant aux tombes. «Depuis la grande opération de nettoyage initiée par la Protection civile, en octobre 2012, ou encore l'initiative de volontariat de nettoiement organisée par une Algérienne vivant en France, avec les jeunes de la ville, il n'y a eu plus rien, sauf le délaissement général caractérisé des services municipaux», témoigne un citoyen. «Le problème du cimetière Taghda n'incombe pas seulement aux services municipaux, c'est une affaire de tous les citoyens de la ville», lui répond un autre. Pis encore, depuis qu'une partie du mur d'enceinte s'est effondrée suite aux intempéries en 2010, et qui n'a toujours pas été réparée, ce lieu qui mérite le respect de tous, s'est transformé en refuge pour les désœuvrés et autres délinquants qui s'y adonnent à tous les vices. «Des voyous y viennent la nuit pour fumer du kif », a déclaré un jeune habitant du quartier de la route de Bekkaria. D'autre part, à la moindre averse, le cimetière est inondé, parce qu'il n'y a pas d'avaloirs pour juguler les eaux de pluie. Ainsi lors des précipitations du mois de septembre dernier, l'endroit a été complètement submergé. Selon un jeune riverain, plusieurs tombeaux ont été endommagés par les gravats. A Tébessa, l'on compte trois cimetières, Taghda, Sidi Kherief et Garat Soltane. Seul ce dernier dispose encore d'un peu d'espace. Devant le mutisme des autorités compétentes, et à leur tête l'APC, et l'incivisme de certaines personnes, nos morts continueront d'être outragés.